Loir-et-Cher, les sortants réélus

Le front républicain a fonctionné à plein régime en Loir-et-Cher. Marc Fesneau (Modem – Ensemble) et Christophe Marion (Renaissance, Ensemble) sont facilement réélus tandis que Nils Aucante, le candidat divers droite (Horizons) talonne Roger Chudeau (RN) en Sologne.
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Par Jean-Luc Vezon
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Vox populi, vox dei. Les urnes ont parlé et les électeurs ont clairement décidé de faire barrage au Rassemblement national. Avec une participation flirtant avec les 70 %, le Loir-et-Cher s’est mobilisé sans ambiguïté pour préserver les valeurs républicaines et démocratiques face aux menaces de l’extrême droite.

Dans la 1ʳᵉ circonscription (Blois), le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau terrasse Marine Bardet, « candidate RN fantôme » avec 60,20 % des voix et 10 959 voix de plus que la conseillère régionale. Un véritable raz de marée pour l’ancien maire de Marchenoir qui obtient même 71 % des voix à Blois.

Sur la 3e circonscription, le valeureux et combatif député sortant Christophe Marion expédie sans coup férir Virginie de Oliveira dans l’en-but avec 54,72 % des voix et un différentiel de + 5 181. Une belle victoire pour ce macroniste, de sensibilité de gauche, que certains verraient bien accéder à un poste ministériel dans un gouvernement de coalition.

Enfin, en Sologne, le producteur de miel Niels Aucante a piqué à vif Roger Chudeau et réalise le très beau score de 47,76 % des voix et 24 855 voix. Rappelons qu’il avait manqué seulement 146 voix à Roger Chudeau, l’homme qui veut priver les binationaux de l’accès à des postes à responsabilité, pour être élu au 1er tour. Cette défaite avec les honneurs ouvre de beaux horizons à ce nouveau venu en politique proche du maire de Lamotte-Beuvron, Pascal Bioulac.

Dans le salon d’honneur de la préfecture, c’était la stupéfaction à l’annonce des résultats. Tandis que les supporters du RN, venus nombreux, faisaient triste mine, c’était le soulagement côté Ensemble au vue de résultats très au-delà des scores annoncés par les sondages. « Je suis heureux de l’écroulement incroyable du RN mais le bon score de nos candidats nous oblige. Les gens comptent sur nous pour une recomposition », annonçait le social-démocrate Michel Fromet.

Même humilité pour Gaétane Touchain-Maltête, conseillère régionale Modem : « Je me réjouis du report des voix qui nous est favorable. Nous devons maintenant nous rassembler pour construire un projet de gouvernement et ne pas retomber dans cette situation à la prochaine présidentielle ».

Équation compliquée

Quasiment absente la semaine passée, la gauche était de retour dans le salon préfectoral. Christophe Chapuis, 1er secrétaire du PS avait retrouvé le sourire : « La démocratie a gagné. Et le NFP, arrivé en tête, sera amené à gouverner. Mais, l’équation est compliquée. Il lui faudra trouver la personne la plus consensuelle capable d’imprimer une nouvelle dynamique. Surtout, ne resservons pas la vieille soupe ! Il faut du sang neuf. Raphaël Glucksmann, qui incarne parfaitement les valeurs de gauche et républicaines, Marine Tondelier ou François Ruffin, feraient de bons Premier ministre ».

« La Constitution est simple et claire. Il appartient au président de la République de solliciter le premier groupe de députés à l’Assemblée pour former un gouvernement et de désigner un Premier ministre. C’est donc au Nouveau Front populaire de s’engager sur la base de son programme à constituer une majorité démocrate et républicaine rassembleuse pour ouvrir une nouvelle page de notre histoire, répondre aux attentes, réduire les fractures et inégalités dont la société française souffre », déclarait de son côté Marc Gricourt, maire de Blois, candidat malheureux à l’investiture NFP.