Dialogue sur les peurs enfantines au théâtre de la Tête Noire, à Saran

« Respirer douze fois », texte de l’autrice Marie Suel, première en France le week-end dernier, sur une mise en scène de Patrice Douchet, interpelle dans un double écho, une petite fille et son grand-père, autour des peurs enfantines. Scénographie et jeux de lumières haut de gamme !

Lumières d’une grande beauté – Photo TTN

Par Bernard Thinat

Qui ne se souvient de ses peurs lorsqu’il (ou elle) était enfant ? C’est le sujet du texte écrit par cette autrice, Marie Suel, musicienne et chanteuse d’un groupe rock, reconvertie dans l’écriture, dont le premier texte a séduit le comité de lecture du théâtre de la Tête Noire. Patrice Douchet, le Directeur du lieu, s’en est emparé, et en a assuré la mise en scène avec les compagnies de Sintra et Porto au Portugal, avec lesquelles il entretient de forts liens d’amitié.

Des tentures gris crème en demi-cercle, nouées tels des rideaux encadrant une fenêtre,  encerclent un trampoline servant de matelas à une petite fille. Avant de s’endormir, elle montre ses peurs, appelant maman et papa, sous un drap, tel un fantôme surgissant. Et c’est visuellement très beau. Apparaît un vieil homme, son papy, est-il réel ou imaginaire dans l’esprit de l’enfant ? On ne sait…

On joue, on saute pour évacuer ses peurs – Photo TTN

Le dialogue s’instaure, on fait appel au jeu, la petite saute sur le trempoline, elle grimpera sur une échelle de corde, on évoque Blaise Pascal pour chasser les peurs de l’enfant ; et celles de son grand-père devant la mort qui viendra par surprise.

Enfin, on dénouera les nœuds des tentures, métaphore des peurs, de toutes les peurs, des enfants comme des grands, qu’on aura domptées, puis chassées.

Le texte a été traduit en portugais, pour le couple d’acteur/actrice. D’habitude, on surtitre le texte. Mais lorsque des enfants sont présents dans la salle, et c’était le cas la veille avec des scolaires du CP au CM1 qui ont adoré nous dit-on, et dont certains sont revenus avec leurs parents, cela nécessite un stratagème différent. Alors, on traduit au micro au fur et à mesure les phrases les plus importantes du texte, et ça fonctionne.

Au final, les lumières éclairant les tentures sont d’une beauté saisissante, alliées à une scénographie des plus réussies, ainsi que des costumes dus à un trio portugais d’un très grand professionnalisme.

Lors des saluts – Photo BT

Faut-il respirer pour ne plus avoir peur ?

« Il faut respirer pour rester vivant. Et être vivant, c’est aussi avoir peur. Respirer n’efface pas la peur, mais permet de l’accepter et parfois de l’apprivoiser. »

Marie Suel

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

  1. DANS une mise en scène plutôt que SUR, serait, il me semble, plus conforme au français.

  2. Merci pour cet article qui rend hommage au spectacle.
    L’équipe est entièrement portugaise.
    Seule la costumière est française
    J’ai été invité au Portugal en compagnie d’une dramaturge française pour réaliser la mise en scène de ce spectacle qui tourne dans les festivals au Portugal et en Espagne.

Les commentaires pour cet article sont clos.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 14°C
    • après midi 25°C
  • samedi
    • matin 16°C
    • après midi 19°C
Copyright © MagCentre 2012-2024