Avec l’avenir incertain de Duralex près d’Orléans, la fin d’Impériales Wheels dans l’Indre et la fermeture annoncée de Poulain à Blois, le Centre-Val de Loire est confronté à la mise en péril de son tissu industriel.
Par Jean-Jacques Talpin
Ce jeudi lors de la session du conseil régional, les élus examineront notamment le bilan des aides apportées aux entreprises. Région dirigée par la gauche unie, le Centre a toujours fait le choix d’une politique industrielle offensive pour défendre son tissu ou attirer de nouvelles activités. Mais en quelques semaines trois entreprises en difficultés ont annoncé leur disparition ou leur restructuration avec la suppression de plusieurs centaines d’emplois.
Dans l’Indre c’est le tribunal de commerce qui a annoncé la liquidation judiciaire d’Imperiales Wheels, dernier fabricant français de jantes automobiles en aluminium. Comme pour les deux autres entreprises la Région s’était engagée financièrement pour soutenir le fondeur et ses 180 salariés « C’est douloureux a commenté hier François Bonneau car nous nous étions engagés avec l’État pour soutenir un plan de continuation ou de reprise. Mais les constructeurs automobiles français -Stellantis et Renault- n’ont pas voulu suivre. Il n’y aura plus une seule jante automobile fabriquée en France ».
Duralex : les salariés à la manœuvre
A la Chapelle Saint-Mesmin près d’Orléans c’est le verrier Duralex dont la survie ne tient plus qu’à la décision du Tribunal de commerce d’Orléans le 17 juillet. L’entreprise célèbre pour ses « verres incassables » emploie encore 250 salariés et jouit d’une notoriété et d’une marque qui intéressent de grands groupes. Mais une grosse partie des salariés avec l’actuel directeur proposent une reprise sous forme de SCOP (coopérative ouvrière). « C’est la solution que nous soutenons réaffirme François Bonneau, nous la soutiendrons et mettrons au pot autant que ce qu’investiront tous les salariés actionnaires ». De son côté, pour soutenir ce projet, la Métropole d’Orléans, a décidé de racheter le site de 14 hectares et les bâtiments pour une ardoise comprise entre 5 et 8 millions d’euros. Autre dossier chaud la fermeture annoncée du chocolatier Poulain à Villebarou près de Blois. Une décision des actionnaires « infondée socialement, économiquement et industriellement » tonne François Bonneau. « C’est inadmissible car cela ne répond qu’à une pure logique financière ». Avec ses moyens la Région veut donc lutter contre cette fermeture et sauver les 110 emplois de Poulain dont le nom est indissolublement lié à l’histoire de Blois.
150 à 200 emplois créés à Vendôme ?
Heureusement l’actualité du Centre-Val de Loire ne s’écrit pas qu’avec de mauvaises nouvelles. Le président a ainsi annoncé l’arrivée d’une entreprise qui créerait entre 150 et 200 emplois à Vendôme. L’annonce devrait être faite dans quelques jours même si l’on sait que cette implantation concernerait l’activité du « luxe au quotidien ».
Jeudi pour cette petite session les élus régionaux adopteront le compte administratif 2023, document qui clôt l’exercice comptable de 2023. Avec 1,6 milliard de dépenses dont près de 600 millions en investissements la Région a terminé l’année dernière sur de bons ratios (en particulier celui de la durée du désendettement). 2024 sera peut-être d’une autre couleur avec un contexte politique -mais qui pèsera forcément sur l’économie régionale- totalement incertain, voire dangereux…
Plus d’infos autrement: François Bonneau : « Rassurez-vous le Front Populaire gère déjà la Région depuis 2004 ! »