Les 14 et 15 juin, la grande fête a rassemblé un beau public à St-Jean-de-la-Ruelle. La fraîcheur n’a pas découragé les habitués. Et les musiques proposées ont fait découvrir de bien belles choses. Avec en point d’orgue les Négresses Vertes, papes de l’ambiance festive, et un feu d’artifice magnifique. Une 32e édition digne et réussie malgré les éléments peu favorables.
Cododri et son petit public les oreilles bien protégées et colorées. cl Marie-Line Bonneau
Texte Bernard Cassat / Photos Marie-Line Bonneau
Il faisait froid ce vendredi sur Saint-Jean-de-la-Ruelle. Ciel chargé, bise qui s’insinue sous la veste… Et pourtant les gens sont là, les tables se remplissent, les amis se rencontrent et les enfants courent partout. C’est l’essence même du Grand U, une fête gratuite de début d’été, de la musique, des rencontres, une sortie en famille, un pique-nique avec les amis, même si l’été manque au rendez-vous. De la musique partagée dans une ambiance de fête.
Whiskey Paradis cl Marie Line Bonneau
En ouverture, tâche toujours ingrate, Whiskey Paradis. Whitney Anne Fliss a beaucoup bourlingué avant de se fixer dans le Bordelais, mais sans jamais oublier le folk de la côte ouest des States, son origine. Sa prestation country malicieusement mélangée d’un accent très cabaret parisien fonctionne à merveille. Beau début de soirée !
Altess Ego cl Marie-Line Bonneau
Vraiment dans l’air du temps, Altess Ego s’est approprié beaucoup d’influences pour affirmer sa personnalité, à base de pas mal de RnB, des accents de rap et beaucoup de soul, avec des questions réponses un peu détournées. Pourtant toulousains, ils ont laissé une oreille attentive de l’autre côté de l’Atlantique. Ils sont plusieurs à chanter, avec quand même une leader charismatique. Très dansants, ils ont facilement conquis le public du Grand U.
Tankus The Henge cl Marie-Line Bonneau
Tankus the Henge, du rock avec cuivres, donc un grand mélange bien dosé de rock pur avec du groove qui pète. Emmené par un pianiste chanteur un peu cabotin mais tellement entraînant. Entre bad boys et crooners, le groupe va jusqu’au bout de toutes ses influences et c’est extrêmement séduisant. Moments très consensuels et d’autres totalement barrés, ils rassemblent tous les publics par la qualité de leur prestation, leur énergie et la malice de leur présence sur scène. Super belle découverte que ces Londoniens déjà bien lancés : ils bouclent leur tournée de 10 ans de carrière.
Samedi, il fait toujours aussi frais, tendance carrément froid…
L’ambiance pourtant va monter au cours de l’après-midi. Les gens font comme s’il faisait beau, les tables sont prises d’assaut et les gamins s’amusent comme des fous.
Black Lilys cl Marie Line Bonneau
À presque 19h, les Black Lilys ont proposé leur folk un peu sombre, mais robuste. Camille en imper de saison et son frère à la guitare, acoustique et électrique, sont aidés par une batterie roulante en fond de scène. La voix est sûre et prenante, les chansons s’enchaînent dans un set un peu monotone mais d’une belle qualité.
So Lune cl Marie-Line Bonneau
Le duo So Lune, encore un frère et une sœur, a trouvé un bel équilibre entre la rigueur de machine électro et le velouté de la voix. Romane, la chanteuse, se met aussi parfois au violoncelle, au son si proche d’une voix humaine. Moments très rythmés et moments très doux, ils alternent les cadences. Et s’imposent par une qualité irréprochable.
Les Négresses vertes cl Marie-Line Bonneau
Et puis en clôture, Les Négresses Vertes. Le public s’est approché pour la fête. Car c’est une musique de fête que ce groupe ne cesse de proposer. Avec tous leurs grands tubes, Voilà l’été, Zobi la mouche, Familles nombreuses, Sous le soleil de Bodega. Ils sont bien rodés depuis les presque 40 ans de scène qu’ils ont dans les jambes. Mais gardent une pêche incroyable, qui fonctionne du feu de dieu. Ils savent réchauffer même la brise froide de ce soir de juin ! Les deux cuivres, trompette et trombone, font des envolées magnifiques, intenses, dignes des grands moments de fanfares du sud. Ce mélange de pop, de Méditerranée et de guinguette fonctionne à fond. Le public sautille pendant une heure, capté par cette énergie dégagée par ces vieux routards toujours aussi séduisants.
Et puis le feu d’artifice a sonné les douze coups de minuit. Très proche, sur le terrain de sport à côté, tiré pas très haut. Magnifique dans sa diversité, avec des moments intenses de bruits et de fureur, des dentelles de feu, des explosions sonores et visuelles. Son côté presque intime a fait son œuvre. Le bouquet était superbe. Tout le monde, et il y en avait, a oublié la température automnale. Magnifique conclusion de ce Grand U pas gâté par la nature !
Les photos de Marie-Line :
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