Dans le Cher, ce sera entre anciens, classe biberon et parachutages

Pour les divers courants politiques de l’hexagone, la nouvelle échéance politique nationale décidée par le Président Emmanuel Macron implique une action-réaction dans un temps imparti relativement court. Il s’agit là de faire quasiment dans la précipitation certes mais en ne faisant pas n’importe. Dans le Cher, on aura droit, à l’occasion du 1ᵉʳ tour des législatives, à un choix entre continuité, rajeunissement et nouveaux venus.



Par Fabrice Simoes


Ce n’est rien que de dire que les différents partis politiques se sont retrouvés, au lendemain des élections européennes, avec la gueule de bois. Certains pour avoir trop arrosé leur succès. D’autres parce que le coup de massue était quelque peu violent. Et la dissolution, dans la foulée, a posé des soucis dans les appareils des partis. Les candidats à la candidature se sont déclarés rapidement, avec des quasi-certitudes pour certains, tandis que d’autres ont dû attendre les décisions venues d’en haut… A priori, pour les trois fauteuils qui vont être remis en jeu, on devrait retrouver, sur la ligne de départ leurs trois occupants actuels : deux représentants de la majorité présidentielle et un du Parti communiste. En face, on devrait avoir pas mal de nouveautés entre suppléant devenant titulaire, inconnus arrivés d’ailleurs et locaux en mal, de reconnaissance. État des lieux…

Vers un duel « Parisien » – sortant dans la 1re circonscription

Dans la 1ʳᵉ circonscription, axée sur le Sancerrois et Aubigny-sur-Nère, entre autres, François Cormier-Bouligeon, associé à Denis Coquery s’est immédiatement porté candidat. Le député sortant Renaissance, très actif sur les réseaux sociaux, a été le premier à dégainer sa candidature. Face à lui, après quelques discussions, c’est Hugo Lefelle (PS), et Christelle Petit, qui représenteront le Nouveau Front Populaire. Habituée des élections, Sylvie Cerveau (LO), avec Lionel Dao en suppléant, sera encore présente pour filtrer les électeurs d’extrême gauche. Enfin, dans une circo où le RN a fait une belle percée, c’est Ugo Iannuzzi qui a reçu l’investiture du parti et un plein d’essence pour rejoindre la province. Le jeune, 25 ans, responsable de la communication du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, est originaire du Val-de-Marne. En 2022, il avait représenté le RN dans la 7ᵉ circonscription du Val-de-Marne, celle de L’Haÿ-les-Roses. Comme tous les parachutés du monde, il connaît parfaitement sa nouvelle aire de jeu solognote… Probablement qu’il rendait visite souvent à l’une de ses aïeules pour les vacances.

Élection entre Berrichons dans la 2e

La deuxième circonscription verra une multi-opposition entre gens du cru. Le Vierzonnais député sortant Nicolas Sansu (PCF) et sa suppléante, la présidente de la communauté d’agglomération Bourges Plus Irène Félix (DVG), porteront les couleurs du Nouveau Front Populaire. Dès le 10 juin, leur campagne était lancée et, quatre jours plus tard, avait lieu le premier meeting de campagne à Vierzon… Si la députée de la mandature précédente, la Modem Nadia Essayan ne sera pas candidate pour le fauteuil de titulaire, elle est cependant associée à Gabriel Behaghel (Horizons) pour faire barrage à l’extrême droite. Le jeune candidat pour la majorité présidentielle était précédemment… le suppléant de Nadia Essayan (Modem) lors de l’élection de 2022. Increvable quand il s’agit de combat électoral, Régis Robin (Lutte ouvrière) fera binôme avec Martine Legoux. Pas de candidat investi par les LR du Cher pour ce secteur mais tout de même un soutien du comité départemental LR pour le maire de Vignoux-sur-Barangeon, Philippe Bulteau (DVD), et la dolchardienne Marie-Pierre Gauchery. Et comme dans la 2ᵉ on veut rester dans le local, c’est le jeune conseiller municipal (22 ans) de Méreau, Bastian Duenas, responsable des jeunes RN du Cher, suppléant Alexandre Talbot, qui a été intronisé par le parti extrémiste.

Un ténor du barreau et des plateaux TV parachuté dans la 3e

Au Sud du département, le député sortant Loïc Kervran (Horizons) et son suppléant, le maire de Saint-Amand-Montrond Emmanuel Riotte, encarté LR mais en disposition du parti pour l’occasion, vont devoir composer avec, certes, les LR Béatrice de Choulot et Ethan Vigot (LR), mais aussi avec les candidatures plus classiques de gauche. Une étudiante à l’ENSA de Bourges, Emma Moreira (LFI) est associée à Nicolas Malin pour le Nouveau Front Populaire tandis que l’inusable Eric Bellet, suppléant Christian Côte, fera entendre la voix des travailleurs de Lutte ouvrière. La nouveauté, c’est l’arrivée de l’avocat parisien RN bien connu du côté du CADA de Bélâbre, Pierre Gentillet (RN). Sa suppléante sera Julie Apricena (RN) ex-candidate en 2022. Le désormais ex-chroniqueur de CNews, au moins pendant la campagne électorale, est passé par l’UMP et la Droite populaire. Il est cofondateur du syndicat « La Cocarde étudiante » en 2015, et explique tranquillement que, au nom de la situation d’urgence, simplement en mettant au pas le Conseil constitutionnel, « nous pourrons tout faire… »


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