Dans la dernière ligne droite avant la fin des inscriptions, des candidats aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet sont parfois infidèles à leur maillot d’origine. Mais l’important est d’être dans l’équipe leader, surtout quand cela rempli les tribunes.
Par Mag’Dom
« Nos députés ont vraiment une vie dissolue ! ». Expertes en terrains de tous genres, les membres de la tribu ligérienne n’ont pas tardé à réveiller leurs divisions, après le tremblement de terre du 9 juin. Stimulées par ce paronyme illustrant les résultats des élections européenne et la dissolution de l’Assemblée, elles s’adonnèrent sans difficulté à leur sport favori, la joute verbale. Quand les borgnes de l’œil gauche plébiscitaient une montée en Nationale, les borgnes de l’œil droit louchaient avec envie vers le championnat d’Europe. Et seules les moins aveugles étaient capables de recentrer le débat, comprenant que l’enjeu en cours allait au-delà d’une compétition sportive.
Certes, expliquaient les doyennes, on se serait bien passé d’une telle épreuve qui va éclipser et perturber toutes celles déjà programmées. Juste après Roland-Garros, le Président Macron n’avait vraiment pas besoin de prendre tout le monde de court en montant au filet pour siffler la fin du match législatif, et renvoyer tous les joueurs sur le banc de touche. Rouvrir abruptement le Mercato promet des conséquences aléatoires, frisant parfois le ridicule, et incitant à jouer en solo deux Eric ayant apparemment usé d’étranges produits dopant aux effets contradictoires. Si les appels du pied répétés au Rassemblement ont convaincu le premier, ils ont aussi séduit les quatre députés européens nouvellement élus du second, qui n’a pu que s’isoler en les désavouant. Et parmi eux un certain Guillaume Peltier, bien connu en Centre Val de Loire, où il fut président du groupe Les Républicains au conseil régional. Un ancien Frontiste et Mégretiste habitué aux changements réguliers de maillots, qui semble-t-il revient à ses amours de jeunesse.
Ailleurs, si l’on excepte l’annonce d’Aurélien Rousseau, un ancien ministre d’Emmanuel Macron qui défendra les couleurs du Nouveau Front Populaire dans l’ancienne circonscription de Michel Rocard, revenant lui aussi à ses premiers amours, on ne remarquera que des accords locaux. Mais d’aucuns noteront que trois députés sortants LFI médiatiques n’ont pas été reconduits, car en désaccord avec Jean-Luc Mélenchon. Alexis Corbières, Rachel Garrido et Danielle Simonnet repartiront donc au combat sous leurs couleurs personnelles, démontrant assurément que la politique est surtout un sport de combat, où tous les coups sont permis.
