A 26 jours du résultat d’une campagne électorale éclair, Magcentre vous propose, avec la plume de Joséphine, de décrypter sous la forme d’un compte à rebours, cette échéance qui menace les fondements mêmes de nos valeurs républicaines.
Mardi 11 juin
9h : Coupure internet sur les droites
Oui bonjour, est-ce que vous savez si la panne internet est terminée aux Prébendes ? ?
Je demande ça parce que depuis 48h on n’entend plus du tout les nombreuses droites de Tours, pourtant si promptes à dénoncer avec véhémence, force pétition et prises de parole intempestives sur FB la moindre piste cyclable ou trottoir en travaux ? ?
Pourtant, on aimerait connaître leur position aussi sur le national, et ce alors que la gauche vient de lancer un Nouveau Front Populaire qui poursuit l’expérience de gauche plurielle municipale de Tours.
Melanie Fortier et Benoist Pierre, chacun après maintes péripéties partisanes, se réclamant de Horizons. Vont-ils faire campagne pour la majorité présidentielle ?
Christophe Bouchet, plus ou moins radical-valoisien va-t-il faire de même, lui qui est si discret dans ses engagements nationaux depuis 2020 ?
Et le trio très droitier plus ou moins LR d’Olivier Lebreton, Cécile Chevillard et Thibault Coulon, va-t’il participer au naufrage définitif de leur parti ? Attendre 2027 pour rejoindre discrètement Horizons, sans avoir à soutenir Macron maintenant ? Quelle est leur position face à l’appel de Marion Maréchal d’une union des droites RN-LR-Reconquête, et ce alors que Bardella à fait un bon score à droite à Tours et que récupérer ces électeurs semble tentant ?
Et ceux qui se placent en appui à la majorité présidentielle et qui ont fait campagne pour
Valerie Hayer, Pierre Commandeur (modem ?), Romain Brutinaud (UDI), Loïc Guilpain et Philippe Chalumeau ? Vont-ils s’engager pour une nouvelle campagne après leur série de défaites depuis 2020 ? Pour qui aux législatives ? Une nouvelle fois Chalumeau ?
Et les cadres de la droite du coin,
Frédéric Augis, Philippe Briand, Jean-Gerard Paumier et Nadege Arnault ? Ils vont continuer combien de temps à faire comme si le RPR existait encore et à rester entre deux eaux en croisant les doigts pour ne pas avoir à prendre position ?
Non, vraiment, vivement qu’Internet soit rebranché.
11 h : Macron le tueur
Comme prévu ici-même dès lundi matin, la stratégie de dissolution de Macron commence à porter ses fruits. Son idée ? Tuer la droite du PS et LR afin de récupérer des circonscriptions et constituer peut-être une majorité à l’Assemblée après une campagne éclair contre le péril des extrêmes, LFI étant renvoyé en symétrique du RN. Quitte à doubler le nombre de députés d’extrême-droite, mais tant pis.
Le jeu de massacre commence : LR est en train d’exploser entre les partisans d’une alliance avec Macron, dans l’espoir de glisser ensuite vers Édouard Philippe sans trop sembler se compromettre ; les partisans d’un rapprochement avec le RN, notamment dans le sud de la France ; les partisans du ni-ni qui pensent qu’il faut gagner du temps et qu’une fois le macronisme passé, on reviendra aux fondamentaux. Et du coup ça donne une passe d’arme digne des meilleures rixes des Hauts-de-Seine, tout en mettant dans la panade les élus locaux qui ne savent pas trop quelle attitude adopter, comme par exemple toute la droite tourangelle issue du temps béni du RPR.
De l’autre côté, le PS n’est pas tiré d’affaire. Même si sa communication se veut triomphale et que visiblement nos amis technocrates grisonnants à costume Devred pensent encore faire le jeu et imposer leurs conditions après “leur” triomphe avec 3,5 millions de voix, la réalité est que le parti est fracturé en deux depuis le dernier congrès. D’un côté la ligne pro-Nupes qui a signé les accords hier dits du Nouveau Front Populaire, de l’autre côté, ceux qui préfèrent la ligne Hollande-Cazeneuve-Bonneau et qui souhaitent appuyer à fond Glucksmann et sa proposition demi-molle d’hier afin de dégager LFI d’une alliance. Sauf que Glucksmann, c’est pas le PS et que son score c’est à la fois celui des socialistes, à la fois celui du centre-gauche anti-Nupes, à la fois celui de certains macronistes de gauche et à la fois un vote utile. Le score modeste de Glucksmann est composite, et personne – même lui – ne pourra rafler ces électeurs.