Vendredi 31 mai à Tours, s’est tenu un meeting du Parti socialiste auquel Raphaël Glucksmann, pourtant bien annoncé il y a quelques semaines, n’était finalement pas présent. Sans leur leader à l’approche du scrutin des élections européennes du 9 juin, les élus sur la liste se sont employés à mobiliser les Tourangeaux face à l’envolée de l’extrême droite.
Par Asmaa Bouamama
Les cinq principaux candidats Aurore Lalucq, Christophe Clergeau, Temanuata Girard, Dylan Boutiflat et Frédéric Orain ainsi que le président de la région Centre-Val de Loire François Bonneau étaient eux bien au rendez-vous. Face aux sondages qui annoncent toujours le Rassemblement national de Jordan Bardella en tête suivi par Valérie Hayer pour Renaissance, et à la menace du taux d’abstention, les candidats présents ont tenté de convaincre les potentiels électeurs à se déplacer vers les urnes. Et pour Christophe Clergeau, 5ᵉ sur la liste PS/PP, « les Français ont compris qu’ils ont un intérêt à voter à ces élections et ils sentent qu’avec la crise du covid, la guerre en Ukraine et la crise climatique, leur destin se joue à l’échelle européenne ». Optimiste face au risque de l’abstention, le député au Parlement européen à l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates n’est donc pas très inquiet, et ce même si sa tête de liste Raphaël Glucksmann employait un ton plus grave ces derniers jours dans les médias en évoquant « les élections européennes les plus importantes de l’histoire… qui vont déterminer si l’Europe existe ou pas ».
Faire le choix de combattre le repli national
C’est surtout la montée de l’extrême droite qui inquiète et tourmente grandement les candidats qui, chacun leur tour, lors de leur discours n’ont pas manqué de le souligner. Pour Christophe Clergeau, cette extrême droite est le choix du repli national qui est le choix de l’impuissance, impuissance que la gauche socialiste de Raphaël Glucksmann choisit de combattre en relevant le défi d’une Europe placée sous le signe de la solidarité, de la lutte contre les inégalités, de la défense face à la menace russe, et d’une révolution écologique pour faire face à la crise climatique.
Cette liste de gauche propose un cap face à un monde qui change de manière imprévisible et effrayante. Le Parti socialiste-Place publique souhaite rompre avec la dépendance de la défense de l’Europe aux Américains, et investir dans une défense autonome. Également ne plus dépendre énergétiquement de la Russie et faire le choix d’une révolution écologique, réguler les taxes des grandes entreprises qui passent entre les gouttes des impositions, ou encore taxer les plus hauts patrimoines. Tout cela fait partie des grandes priorités du parti. « Il s’agit de regarder le monde tel qu’il est et redonner à l’Europe son indépendance », dit Christophe Clergeau.
L’exemple des années Covid
Pour le Parti socialiste, les années covid ont démontré un fédéralisme européen. Face au danger du virus, les pays se sont entraidés et ont opté pour une solution collective pour que tous les Européens accèdent à des vaccins. La réaction européenne pour enrayer le virus et les investissements qui ont été déployés doivent servir d’exemple pour réagir ensemble face à la menace russe et réussir une révolution écologique.
Tenter de ranimer la gauche
Pour Christophe Clergeau, « les citoyens ont besoin d’une espérance dans un monde perçu comme plus dangereux et agressif, où on ne sait plus quel est son avenir ». Face à la baisse du pouvoir d’achat, le choix de l’inaction et les politiques libérales ont amené à renoncer à contrôler le destin de l’Europe et son industrie. Il s’agit pour le parti avant tout de ranimer la voix forte de la gauche socialiste pour rompre ce duel qui oppose le repli national incarné par l’extrême droite face au parti d’Emmanuel Macron auquel les Français semblent s’être accoutumés.
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