Le troisième Festival du film de demain bien lancé

Il pleut sur le Berry, mais pas assez pour sortir les parapluies, comme à Cherbourg. Il pleut juste par intermittence, à la manière du boulot des artistes, des techniciens, comme beaucoup de gens du métier. C’est, depuis le 30 mai et jusqu’au dimanche 2 juin, à Vierzon, en rayon de soleil, la troisième édition du festival du Film de Demain.

Le public a pu, lui aussi, faire clic clac kodak avec le jury. Photo Magcentre


Par Fabrice Simoes

Si le festival de films de Vierzon était ouvert jeudi en début de soirée, c’est bien mercredi qu’ont eu lieu les premières projections avec, en début de journée deux films à destination d’un public scolaire. Même en soirée, après l’inauguration du village gastronomique du FFD, alors que la diffusion du film d’Alain Resnais, « Pas sur la bouche », devait se faire en extérieur, c‘est sous les travées du B3 que tout le monde s’est délocalisé. Tout ça parce qu’il pleut, un peu. Il pleut, un peu, et le ciel n’est pourtant pas si gris, même dans une deuxième ville du Cher vouée aux gémonies par ses détracteurs – on en a beaucoup fabriqué ici – et les pissefroids de tous bords.

Un rayon de soleil ne fait pas le printemps mais, si pour la montée des marches du festival – à Vierzon on n’en compte que 3 – l’an passé, le dress code passait par le tee-shirt, le futal, la robe ou la jupette légère, cette année, que nenni. D’accord, on n’a pas endossé la doudoune ou la parka, ni le poncho, mais le petit pull était de rigueur, col rond pour beaucoup. Petit châle itou. L’harmonie vestimentaire ça en jette toujours. Pourtant passage obligé, on ne s’est pas éternisé au photocall, ni sur le tapis. Rouge qu’il était le tapis. Les mauvaises langues diront que Vierzon, c’est la couleur primaire et naturelle. Mais comme tout petit j’avais un vélo rouge aussi … Clic-Clac kodak pour les nostalgiques de l’argentique. À la mitraille pour les numériques et les IPhone de tous crins. Quelques foulées et un petit bonjour à Eric Métayer en route pour la cérémonie d’ouverture. Comme l’a précisé, entre deux enjambées, le réalisateur de « Signalements » présenté en première mondiale sur le festival, « Il faut toujours dire bonjour ».

Le jury est arrivé groupé pour la 3e édition du FDD. Photo Magcentre

Nouveau Comte de Monte-Cristo en ouverture

À l’issue de la déclaration officielle d’ouverture, en séance spéciale, c’est Le Comte de Monte-Cristo, version Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, hors compétition, qui était présenté. On connaît l’histoire, en gros. On a toujours le même scénario, en gros, mais … sur le coup, on est sur un mélange d’Alexandre Dumas et de Jean-Pierre Garen. On découvre des nouveaux ou moins connus, comme Angèle la sœur du procureur Villefort – excellente partition de Laurent Lafitte au demeurant – ou, pour avoir un autre regard peu mis en avant dans les versions filmées précédentes, la petite Eugénie, la fille lesbienne du Baron Danglars. Par contre, le film ne fait pas d’économie de bouts de chandelles. Dans la cellule de l’abbé Faria, qui ressemble au dernier chevalier des Templiers d’Indiana Jones, elles crament à tout-va. Toujours allumées les chandelles dans le cul de basse fosse. Même quand le souterrain s’effondre avant d’atteindre la mer, elles ne s’éteignent pas ! Sinon, on ne quitte pas des yeux l’écran. Au fond, l’espoir est toujours présent que, pour une fois, le Comte de Monte-Cristo soit démasqué avant la fin, et qu’il se suicide en se faisant harakiri au sabre laser. Comme d’hab, c’est la déception. À la fin – attention spoiler – on le voit partir tranquille peinard sur l’océan immense. Cela dit, on ne regarde pas sa montre malgré les quasi 3 heures de film. Un signe quand même.

Dans un cinéma Lumière totalement dédié, vont ainsi se succéder les projections des 9 films en compétition officielle, des documentaires en compétition ou pas, des rencontres. Si ce vendredi matin, c’était Claude Lelouch qui rencontrait le public, samedi ce sont Frédéric Tellier et Clémentine Célarié, et dimanche Lambert Wilson, qui œuvreront. Rencontres à la manière de James Lipton, avec ou sans caféine, what else. Le festival se poursuit jusqu’à dimanche soir et, après la cérémonie de clôture et l’annonce du palmarès, se terminera par une autre séance spéciale, « La famille Hennedricks » avec Laurence Arné, Dany Boon et Ferdinand Redouloux.

En cas de doute, pour ce week-end, et pour éviter d’être trempé de la tête aux pieds, au lieu d’aller à la pêche, si vous n’avez pas de ciré, il est tout de même préférable de se faire une toile au ciné non ?

Cool, Lambert Wilson s’est prếté au jeu du photocall. Photo Magcentre


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