En Loir-et-Cher, ces femmes qui cassent les codes de l’entrepreneuriat

Dynamiques et positives, les femmes créatrices d’entreprises étaient mises en lumière par la CCI 41 et ses partenaires le 4 juin dernier. Cinq témoignages forts pour comprendre les ressorts de leurs projets mais aussi les obstacles rencontrés.
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Par Jean-Luc Vezon

En Loir-et-Cher, c’est l’union sacrée de tous les acteurs de la création d’entreprise pour accompagner les femmes ayant l’envie de se lancer dans l’aventure. La Chambre de commerce et d’industrie 41, le Groupement Industriel Régional Sologne Berry Touraine, associations de femmes comme Femmes des Territoires, club des créateurs et repreneurs d’entreprises du 41 ou encore organisations professionnelles (Femmes du MEDEF ou cpm’elles) agissent en bonne intelligence à l’image de cette soirée qui a rassemblé 70 créatrices et porteuses de projets.

Animée par Florine Augustin, elle-même créatrice d’une entreprise (Avantage RH), la rencontre a révélé cinq belles personnalités féminines. Venue avec Léonie, sa fille de 3 mois, la trentenaire Virginie Bernard a réalisé son rêve : quitter la région parisienne où elle exerçait la fonction de responsable du développement d’un groupe de crèches pour créer un site d’hébergement insolite à Mesland, en pleine campagne.

« Je ne voulais pas choisir entre mes enfants et ma vie professionnelle » raconte la jeune femme qui s’est appuyée sur l’accompagnement de plusieurs partenaires pour construire La Parenthèse Meslandaise, son projet de 10 logements atypiques en bois et toile. Réseau, trésorerie ou design thinking, Virginie a mis toutes les chances de son côté.

Psychothérapeute certifiée, Sophie Hamon est passée par de grands groupes avant de se lancer. Elle constate que la réussite est un cocktail subtil entre des compétences plus masculines (force de frappe, stratégie, plans d’actions) et d’autres féminines comme la créativité ou la rondeur. Mais il faut aussi « revoir son organisation personnelle, à la maison » où les hommes doivent prendre une vraie part et ne plus seulement « aider » ! Et trouver un espace pour parler entreprise qui ne soit ni les copines ni le conjoint.

Des bureaux d’Airbus aux lamas du Loir-et-Cher

Lauréate du concours Talents des Cités, la Blésoise Gabrielle Sebti a créé MYAGO3D (impression 3D) en plein COVID-19. Kbis en main le 28 septembre 2020, cette maman de trois enfants a pris le taureau par les cornes et joué la carte du réseau, « sa grande famille ». « Aujourd’hui, je suis en accord avec mes valeurs humaines et d’écoresponsabilité », assure Gabrielle qui s’emploie à rendre ce qu’elle a reçu.

Passée par TF1 et Airbus, Aurélie Robert vient de lancer Lama Émoi, une ferme de répit basée à Saint-Aignan-sur-Cher. Entourée de lamas et d’alpagas, elle propose des activités de médiation animale. Accompagnée par France Active, l’ancienne chargée de com voulait se sentir « utile ». Elle trouve au sein de Femmes des Territoires, une communauté bienveillante qui prodigue de précieux conseils.

Annetta Spinatsch a creusé son projet de cabinet de consulting dans ses expériences industrielles. Depuis 2022, elle apporte ses conseils en matière de “supply chain“. « Il faut savoir s’il y a un marché avant de se lancer et avoir le soutien de sa famille », insiste cette Suissesse de naissance qui fait aussi appel à un coach « pour se challenger ».

« Entreprendre, c’est chouette et dur à la fois mais c’est aussi une grande liberté permettant de jongler avec tous les pans de sa vie de femme » conclura Florine Augustin tandis que Christine Pottier, directrice générale de la CCI 41 invitait les femmes à « ne rien lâcher » car « s’il y a l’envie, vous y arriverez ».

Rappelons qu’en 2022, le nombre de femmes créatrices a représenté 43,7 % des créateurs d’entreprises, contre 40,6 % en 2021. Près de 378 300 entreprises ont ainsi été créées par des femmes dont près de 309 000 en auto-entreprise.

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