Ancien ministre de la Santé de 2005 à 2007 et de 2010 à 2012, Xavier Bertrand s’est rendu au CHU d’Orléans et à la maison de santé de Meung-sur-Loire pour échanger avec des professionnels de santé. L’occasion de prendre le pouls, écouter, chercher des solutions, mais aussi afficher pas mal d’autosatisfaction qui sied à un candidat déjà en campagne.
Propos recueillis par Philippe Emy
Quelle est la raison de votre venue dans le Loiret ?
Le système de santé est en grand danger, les urgences ne tiennent que par les soignants. La région Centre-Val de Loire est classée première au classement des déserts médicaux en France. Rien n’a été fait depuis 20 ans en dehors de quelques mesurettes. Alors je viens pour écouter les soignants, leurs souffrances mais aussi leurs attentes. Je ne cache pas mes ambitions de me présenter à la prochaine élection présidentielle et je compte d’ailleurs faire des propositions sans attendre 2027 en souhaitant qu’elles soient reprises. Il faut réformer le système de santé, pas pour 2 ou 3 ans, mais avec une perspective 2040-2050.
Le gouvernement a pris quelques mesures comme l’abolition du numerus clausus, les assistants médicaux, la revalorisation de la consultation du médecin généraliste à 30 euros…
En 2003-2004 j’avais augmenté le numerus clausus de 50%. Les assistants médicaux c’est une mesurette car ils sont financés pendant trois ans. Ils peuvent faire gagner du temps aux médecins généralistes permettant la prise en charge de nouveaux patients. Trois ans plus tard la patientèle a augmenté et le médecin se retrouve seul avec une charge de travail supplémentaire.
Les médecins libéraux passent environ 10 à 20% de leur temps à remplir des dossiers pour la Sécurité sociale. Un assistant administratif, financé par le département, permettrait de libérer du temps pour le soin.
Quant à la valorisation de la consultation, j’avais fait reconnaître la médecine générale comme une spécialité. Alors pourquoi la rémunération des autres spécialités est-elle nettement supérieure ?
Que pensez-vous de la loi sur la fin de vie ?
Il faut appliquer la loi Léonetti et développer des soins palliatifs partout en France. C’est un sujet pour un référendum. La commission spéciale a fait sauter les garde-fous éthiques.
Comment vous situez-vous sur l’échiquier politique en vue de la présidentielle de 2027 ? Quel est votre projet, avec quel parti (Les Républicains ou un autre) et comment vous positionnez-vous face à Madame Le Pen ?
Ce ne sont pas les partis qui font l’élection, c’est une rencontre avec les Français. La droite doit redevenir populaire avec une vocation centrale. Ma droite ne se rapprochera jamais des extrêmes, ni du côté du président de la République. Je me bats pour changer la vie des gens, je fais une politique de rassemblement et de résultats.
Les français doivent vivre en sécurité, de leur travail, et avoir des services publics qui fonctionnent, santé, école, justice. L’extrême droite est le thermomètre de l’exaspération des Français. Nous sommes deux en France à avoir battu Madame Le Pen, M. Macron et moi. Entre deux élections j’ai fait reculer le RN de 17 points dans les Hauts-de-France et M. Macron l’a fait progresser de 10 points.
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La désastreuse histoire du « numerus clausus »