Ce samedi 25 mai, l’Orchestre Symphonique d’Orléans (OSO) a régalé son public d’un programme festif autant que virtuose. La prestation de deux pianistes de grand talent, ainsi que l’illustration scénique par les élèves de la classe d’art dramatique du Conservatoire ont donné un éclat particulièrement reluisant à cet avant-dernier grand concert de la saison.
L’OSO en concert le samedi 25 mai 2024. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis
Le concert débute par « Le bœuf sur le toit » de Darius Milhaud (1892-1974), un contemporain de Camille Saint-Saëns, membre du fameux « groupe des six » qui réunissait les musiciens de leur époque autour de Jean Cocteau. La pièce est enlevée, joyeuse, navigue allégrement dans les changements de tonalité, avec un thème qui fait irruption parfois là où l’on ne l’attend pas, notamment à la trompette, et évoque la fête brésilienne.
C’est ensuite le très beau concerto pour deux pianos et orchestre de Francis Poulenc (1899-1963), lui aussi membre du « groupe des six ». Lucie Chouvel et Jérôme Damien sont époustouflants : virtuoses, engagés, ils interprètent avec brio et beaucoup de connivence une pièce jubilatoire, rehaussée par une palette de percussions. Un très beau larghetto central, calme et suave, fait contraste avec les mouvements rythmés qui l’encadrent. L’orchestre est présent, à l’écoute et donne une belle réplique aux solistes.
Le public est conquis et ovationne les deux pianistes qui ne se font pas prier pour offrir en bis « Embarquement pour Cythère », de Francis Poulenc, une valse musette pleine de charme et d’humour.
Jérôme Damien et Lucie Chouvel salués par Marius Stieghorst, chef d’orchestre. Photo ACC
Un carnaval, des carnavaux ?
La deuxième partie offre la scène à ces drôles d’animaux choisis par Camille Saint-Saëns (1885-1921) pour en faire un Carnaval. C’est une pièce bien connue qui a souvent été exploitée à des fins pédagogiques et distrayantes, mais dont on ne se lasse pas. Avec les interventions (de qualité) des élèves de la classe d’art dramatique du CRD d’Orléans sur un texte de Francis Blanche, c’est un spectacle plein de facéties et d’entrain. Les solistes viennent sur le devant de la scène pour le mythique « Cygne », par Yska Benzakoun au violoncelle, un triomphe, ou « Éléphant » par Thierry Leu à la contrebasse, ou encore « Le coucou au fond des bois » par Olivier Petit qui joue à cache-cache avec les comédiens pour le plus grand plaisir des spectateurs. Quant à ces animaux un peu spéciaux qu’on nomme « Pianistes », inutile de dire qu’ils sont à la hauteur de l’évènement !
Salut des solistes de l’OSO. Photo ACC
En résumé, une belle soirée tout public qui fait plaisir, tout simplement.
Et mention spéciale au programme très documenté dont les argumentaires, synthétiques et très bien rédigés, sont réalisés par les élèves du CRD Pierre Maréchal, Rachel Benard et Susie Laizé. Bravo à eux.
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