Orléans, une ville dangereuse pour les cyclistes ?

Orléans et le vélo, le parfait désamour ? C’est ce que dénoncent des associations promouvant la pratique du vélo à travers une série de chiffres alarmants qui épinglent la politique cyclable de la métropole. Elles en appellent à des actions urgentes pour sécuriser les déplacements.


La mort récente d’un jeune homme – par ailleurs ancien page aux fêtes johanniques – écrasé par un camion dans le centre d’Orléans a suscité de nombreuses réactions. C’est ainsi que DAMMO (Droit Accessibilité Mobilité Métropole Orléans), regroupement d’associations de piétons, de cyclistes et de personnes à mobilité réduite dresse un réquisitoire sévère de la politique cyclable dans la capitale régionale en rappelant que « les piétons et les cyclistes ont le droit de se déplacer en toute sécurité ! ». « Depuis leurs créations, écrit l’association DAMMO et le collectif Vélorution Orléans n’ont cessé d’interpeller les élus sur la dangerosité, pour les piétons et les cyclistes, de se déplacer à Orléans Métropole. Ces cris d’alarme, toujours ignorés, souvent moqués par les élus, se traduisent dans notre quotidien par des accidents mortels récurrents comme nous en avons connu ces dernières semaines ». Loin de s’améliorer, la situation serait même en voie de dégradation. Ainsi en 2000, Orléans pointait à la sixième place du classement des villes cyclables. 20 ans plus tard, en 2021, Orléans ne figure plus parmi les dix premières grandes villes cyclables de France et voit sa note stagner au baromètre des villes cyclables (Source : FUB). »

Deuxième métropole la plus meurtrière pour les cyclistes entre 2018 et 2022

« Malheureusement écrit DAMMO, l’absence de politique cyclable ne se traduit pas uniquement par une dégringolade dans un classement : elle se répercute dans la vie de tous les jours des habitants, avec pour conséquence immédiate une hausse fulgurante des accidents mortels. Sur la période 2014-2018, nous avons déploré 1,5 accident mortel de cycliste/an/millions d’habitants sur le territoire métropolitain (Données ONISR). Entre 2018-2022, nous atteignons 4,25 accidents mortels de cycliste/an/millions d’habitants. Orléans Métropole est la deuxième métropole de France où l’on meurt le plus à vélo sur la période 2018-2022… Et un des rares territoires en France où la hausse de la mortalité augmente plus vite que la hausse de la pratique du vélo ». Mais l’association souligne aussi les dangers pour les piétons. « Entre 2018 et 2022, 8 piétons sont morts dans des accidents de la route sur la métropole (Données ONISR). Sur Orléans, en 2022, 30 piétons ont été victimes d’un accident, 11 étaient des mineurs ». Et l’association de pointer une longue liste de griefs : non-respect des normes minimales d’accessibilité, aucune ligne cyclable complète programmée d’ici à 2026, refus de rédiger un guide des aménagements cyclables, non-adoption des documents réglementaires obligatoires depuis 2005, aucune rue scolaire mise en place, suppression des passages piétons afin de conserver des places de stationnement, refus de l’extension du 30 km/h en ville, pas de refonte du plan de circulation, etc.

En résumé, regrette DAMMO « nous faisons le constat qu’Orléans Métropole n’agit pour les mobilités actives qu’en dernier recours, lorsque la pression citoyenne ou juridique devient trop forte. Les premières victimes de cette inertie sont les citoyens, dont les déplacements à pied ou à vélo deviennent toujours plus dangereux, tandis que la congestion du trafic automobile s’accroît ». « Les piétons et cyclistes ont le droit de se déplacer en sécurité à Orléans Métropole écrit l’association. Pour éviter de nouveaux drames, les élus d’Orléans Métropole ont le devoir d’agir pour apaiser la circulation ».


Plus d’infos sur le sujet :

Orléans Métropole : une politique cyclable qui patine

Commentaires

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  1. Il est déconcertant d’observer que la droite et l’extrême droite qui ont fait de la sécurité des citoyens une préoccupation obsessionnelle semblent en revanche se désintéresser totalement de la sécurité de ceux qui font le choix de circuler autrement qu’en voiture. Comme si l’usage naturel de ses deux jambes devait être considéré comme une pratique marginale, en dehors de la norme sociale dominante. Le même constat prévaut à Tours où c’est la droite qui mène campagne contre les aménagements tendant à pacifier la circulation urbaine.

  2. Ce qui compte pour cette municipalité c’est que les véhicules à moteur ( motos, scooters, voitures, camionnettes, camions) circulent le plus possible, symbole de modernité pour des gens qui vivent encore dans leur tête au milieu du 20ème siècle avec Pompidou et sa “bagnole”.
    Alors les deux roues ! on s’en débarrasse en faisant des pistes à contresens impraticables si les voitures en face ne s’arrêtent pas (rue du château Gaillard, des cheminements qui s’arrêtent mystèrieusement ( carrefour du grand cimetière), une traversée de rue pour accéder à la piscine (rue Zola) qui ressort de la haute voltige.
    Bref si nous (cyclistes et trottinettes )f voulons que ça change nous allons devoir descendre de nos vélos !

  3. Oui ce constat est alarment sauf pour les autorités en charge de la sécurité.
    30km/h en ville serait le minimum que l’on puisse attendre, les ralentisseurs sont trop peu nombreux dans l’agglomérations, les pistes cyclables sont a partager avec les voitures et elles sont signalées comme telles, c’est un non sens il me semble…

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