Malgré… ou à cause du Panthéon, le cœur de Jean Zay bat toujours à Orléans

Une journée-promenade a permis de rendre hommage à l’homme politique orléanais assassiné le 20 juin 1944. Une occasion également de partager sa « table », une œuvre monumentale installée dans un parc du cœur de ville.


Par Jean-Jacques Talpin

 

Résistance, un mot cher à Jean Zay. Photo Magcentre


Les hommages à Jean Zay, ancien député et ministre du Front populaire, se poursuivent dans sa ville. Il est vrai que ce rénovateur de l’école publique, créateur de l’ENA, du CNRS et du festival de Cannes est au cœur de nombreuses commémorations. Il aurait en effet 120 ans cette année, a été assassiné il y a 80 ans dans l’Allier et est entré au Panthéon le 26 mai 2015. C’est dire qu’Orléans – qui a longtemps attendu avant de célébrer l’un de ses enfants les plus célèbres – a enfin rattrapé son quasi silence. Une journée promenade organisée par le musée des Beaux-Arts a notamment permis une déambulation historique et artistique entre le Musée, l’hôtel Cabu et le Cercil pour s’achever au Parc Pasteur là où a été installée en novembre 2023 « la table de Jean Zay », longue table en granit noir du Zimbabwe où sont gravées des phrases emblématiques de l’homme d’État notamment issues de sa grande œuvre « souvenirs et solitude ».

Commanditée par le ministère de la Culture, la Fondation de France, la ville d’Orléans et la région Centre-Val de Loire, cette table se veut – comme l’a réaffirmée Hélène Mouchard Zay, mémoire infatigable de son père – « un lieu de vie, d’échanges et de partage ». Une occasion aussi de rendre hommage aux artistes qui ont conçu la table, Anne et Patrick Poirier, qui ont également offert au musée « Amnésia » une œuvre monumentale.  

L’hommage des enfants

 

Les Petits Saules mis en musique par Julien Joubert. Photo Magcentre

Pour l’occasion le Parc Pasteur s’était fait accueillant pour accueillir un public toujours fidèle et attentif à une lecture-concert des textes de Jean Zay dits par Philippe Bertin et mis en musique par la violoncelliste Juliette Serrad. Des textes que l’on peut également retrouver dans un vaste ouvrage de 1 200 pages, « Jeunesse de la République » (collection Bouquins) qui recense la plupart des écrits de Jean Zay dont certains inédits. Des textes aussi présentés par une médiatrice culturelle chargée d’expliquer « la Table » et ses écrits gravés. Comme ministre de l’Éducation Nationale Jean Zay aurait aimé le dernier hommage de la soirée : la représentation des « petits saules », récital de chansons mis en musique par Julien Joubert avec des textes de Gaël Lépingle. Des chansons reprises en chœur par des enfants des écoles orléanaises et qui rappellent les différentes étapes de la carrière ministérielle du ministre.

Des petits saules comme ceux qui avaient été plantés dans le cœur de la prison de Riom où il croupit avant d’être assassiné par la milice française. Un épisode rappelé par Hélène Mouchard-Zay qui n’a pas manqué de rapprocher les années d’avant 40 et celles d’aujourd’hui, des années monstrueuses où Hitler voulait conquérir l’Europe comme Poutine aujourd’hui l’Ukraine.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Quand Robert Badinter plaidait pour la mémoire de Jean Zay à Orléans

 

 

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