Lors de la onzième marche des fiertés à Orléans ce samedi 25 mai, près de 2 000 personnes ont défilé dans une ambiance festive et musicale. L’occasion pour les militants de dénoncer les offensives LGBTophobe et se mobiliser pour l’égalité des droits.
Marche des Fiertés. cl Marie-Line Bonneau
Par Mael Petit
Orléans sous couleurs arc-en-ciel. C’était le tableau du weekend proposé par le
Groupe Action Gay et Lesbien du Loiret (GAGL 45) avec sa désormais traditionnelle Marche des fiertés du mois de mai qui cette année a rassemblé près de 2 000 personnes sous bannière multicolore.
Toujours un régal pour cette jeunesse que de voir la paisible cité ligérienne, connue pour sa quiétude du week-end à l’ambiance pépère mémère, se métamorphoser en un festival itinérant boosté à la pop et à l’électro survitaminées. Une sono résonnant un peu partout dans le cœur de ville, rehaussée par les couleurs arc-en-ciel fièrement brandies et secouées par le cortège, donnant à Orléans un dynamisme et un teint singuliers que l’on ne se refuserait pas à voir plus régulièrement du côté des militants fêtards.
Les violences LGBTophobes se « multiplient »
Une vibe assez inhabituelle pour la ville qui a bousculé voire chamboulé plus d’un quinqua orléanais, stoïques face à tant d’expression de joie au sein de leur quartier bien plus vivant qu’à l’accoutumée. Il faut noter tout de même qu’ils sont de plus en plus nombreux chaque année, accompagnés de touristes enjoués, à se laisser emporter par l’ambiance festive et musicale de la marche des fiertés. Tout au long du parcours, depuis les balcons où se répondent militants et curieux, à la sortie des magasins en pleine séance de shopping, on interrompt ses activités pour sortir son smartphone et immortaliser l’instant. Puis à la lecture des pancartes et autres slogans, les plus conservateurs en recrachent leur café les yeux sortant des orbites. Pour sûr ils s’en souviendront un moment. Tout comme ces jeunes tout fraîchement mariés devant l’Hôtel Groslot qui ne pouvaient rêver meilleure sortie de cérémonie. Pas de riz ou de pétales mais une bonne dose d’électro et de couleurs pour accompagner le plus beau jour de leur vie.
Marche des Fiertés cl Marie-Line Bonneau
On en viendrait presque à oublier que derrière ce partage d’amour et de bonnes ondes se cache un combat contre l’homophobie hélas toujours d’actualité. « La transphobie est banalisée et les agressions homophobes se multiplient. Si nous sommes dans la rue aujourd’hui, c’est aussi parce que notre lutte est un combat de chaque instant. On ne nous fera pas taire », glisse Anaïs venue avec ses amis. Dans le cortège, on rappelle notamment la proposition de loi « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre » déposée au Sénat par Les Républicains et qui sera examinée ce mardi 28 mai dans l’hémicycle. Tout comme nous pourrions relater les manifestations isolées d’actes homophobes constatées en marge du défilé. Cela souligne d’autant plus que réveiller le temps de quelques heures rues et quartiers pour y afficher et crier ses couleurs, à Orléans ou ailleurs, est d’une absolue nécessité.
La galerie Photos de Marie-Line
La 18ᵉ Marche des fiertés de Tours aura lieu samedi 15 juin 2024, celle de Blois le 1° juin, la Grande Fierté à Châteauroux le 10 juin, et la Marche des Diversités à Bourges le 6 juillet.