Orléans n’aime pas le sport féminin !

Décidément, la cité johannique n’aime pas le sport féminin : après la liquidation des Panthères, l’équipe féminine de handball de Fleury-les-Aubrais par le refus d’un soutien financier de la métropole orléanaise, cette fois c’est l’équipe féminine de foot de l’USO évoluant en D2 qui apprend sa destitution prochaine par décision du nouveau président Cyril Courtin.


C’est une décision qualifiée de scandale par de nombreux sportifs et par des associations féministes. Cyril Courtin, le nouveau propriétaire du club de football orléanais USO a tranché : la section féminine qui évolue en D2 avec un budget de 500 000 euros coûte trop cher ! Le club, 10ᵉ cette année et qui joue ce dimanche son dernier match contre Strasbourg, avait donc assuré son maintien. Mais le président a décidé de ne pas continuer l’aventure en D2 pour mettre davantage de moyens sur la section masculine qui n’évolue pourtant qu’au niveau National – et donc inférieur à la section féminine – mais qui rêve d’accéder à la L2, la seconde division nationale. Le budget des féminines sera donc revu à la baisse, éventuellement pour jouer au niveau inférieur régional en D3. Selon les joueuses, Cyril Courtin aurait déclaré « vous coûtez cher et vous ne rapportez rien ». La décision de Cyril Courtin, chef d’une entreprise spécialisée dans les relations humaines (!!) serait motivée par la situation financière difficile de l’USO et par la nécessité de trouver rapidement deux millions d’euros.

Aussitôt le club féminin Bourges Foot 18 a lancé un appel aux joueuses de l’USO : « Nous vous ouvrons grand les portes de notre club. Rejoignez-nous et continuez à briller sur le terrain avec passion et détermination. Ensemble, nous pouvons relever de nouveaux défis. » 

Cette décision, si elle est confirmée, devrait entraîner de nombreuses répercussions. « C’est une décision scandaleuse. Le sport féminin n’est pas la variable d’ajustement économique dans les choix budgétaires », a écrit Mohamed Moulay, conseiller régional en charge des sports. OSE (Orléans Solidaire et Ecologique) de son côté « condamne la décision brutale et sexiste de réduire les moyens de l’équipe féminine de l’USO et appelle Serge Grouard à réagir ».

L’UNFP, Union nationale du football professionnel, a également dénoncé cette rétrogradation d’office alors que plusieurs membres de l’association de l’USO ont décidé de démissionner. Le club a rappelé dans un communiqué que l’école première de foot féminin ne sera pas supprimée mais que « l’USO ne peut malheureusement pas supporter les charges financières de deux clubs professionnels, masculin et féminin ».


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Modifié le 26/05 à 12h27

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  1. Dans certains pays, on interdit aux femmes la pratique du sport au nom de principes religieux. Ici chez nous, on invoque des principes budgétaires qui sont chez certains une autre forme de religion, avec ses dogmes, ses tabous. Dans tous les cas, ici et là-bas, c’est simplement un mépris des femmes, la conviction implicite de leur infériorité qui gouverne de telles rejets. Pas de quoi être fiers messieurs les décideurs et les responsables politiques qui les financent.

  2. Il n’y a pas que le handball féminin (les Panthères) et la section féminine de l’USO foot a faire les frais d’une politique métropolitaine entièrement axée sur le sport masculin.
    Il faut aussi ajouter les Comets, à savoir l’équipe féminine de volley-ball à qui on avait promis monts et merveilles avant une marche arrière toute.
    Et que dire des matchs internationaux à Comet dès son ouverture, handball, volley-ball et basket entièrement masculins. Et pourtant les résultats des équipes féminines en basket et handball étaient et sont toujours au sommet.
    Seulement, voilà, programmer une rencontre internationale d’un sport collectif féminin, ça ne rapporte pas autant d’argent. Alors…

  3. Et que dire de l’activité sportive des jeunes . L’adhésion à EMIS n’est autorisée qu’une seule fois, après il faut s’inscrire en club…. Vive le sport orléanais !

  4. Lâcher la proie pour l’ombre, sacrifier l’équipe féminine en D2 pour donner des moyens à l ‘équipe masculine en vue d’une hypothétique montée en D2, cherchez l’erreur.
    Une pensée pour Bernard qui doit se retourner dans sa tombe.

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