La ville et surtout son maire sont fiers du bilan municipal avec, en acmé, la Flamme Olympique et le Tour de France en juillet. Cet étendard sera porté haut en vue du scrutin de 2026 tout autant que les projets culturels et notamment la nouvelle SMAC.
Par Jean-Jacques Talpin
Nul n’ignore – et surtout pas les élus – que 2026 sera une date cruciale avec le renouvellement des conseils municipaux. L’an passé la messe semblait dite pour Serge Grouard qui durant près de deux ans après son élection de 2021 avait déserté le terrain. Mais depuis cette quasi retraite, il a retrouvé sa vigueur et est prêt, paraît-il, à rempiler pour un cinquième mandat ce qui constituerait un record dans l’histoire orléanaise. Il est vrai que les successeurs putatifs – Charles-Éric Lemaignen ou Florent Montillot – apparaissent aujourd’hui hors course. À moins que Serge Grouard ne mise sur une autre équipe avec un duo constitué avec la députée macroniste Stéphanie Rist qui, à terme, pourrait être intéressée par le fauteuil de maire. Mais un obstacle se dressera sur ce chemin avec l’hypothèse d’une liste macroniste élargie concurrente menée par l’autre députée Caroline Janvier qui aimerait faire entendre sa petite musique de gauche. Et certains avancent même l’arrivée de François de Rugy, ancien ministre écologiste, qui, dit-on, ferait des repérages à Orléans.
Ville de seconde division
Autre obstacle à surmonter : la présence d’une liste du Rassemblement national aux municipales. Jusqu’à présent l’extrême droite bienveillante avec Serge Grouard a toujours refusé d’engager le combat municipal. Ce temps semble révolu : le résultat de la liste Bardella aux prochaines européennes sera donc scruté avec intérêt, voire inquiétude, par le clan grouardien. Faute d’y voir clair Serge Grouard s’est donc lancé à corps perdu dans la prochaine campagne inaugurant ici un pot de chrysanthèmes, là une réunion de boulistes. La preuve en a encore été donnée jeudi 23 mai avec la séance du conseil municipal centrée autour de deux politiques, le sport et la culture. Le bilan, « enthousiasmant », de l’adjoint aux sports Thomas Renault montre les efforts « considérables » que la ville consacre aux sports. Des résultats certes populaires et médiatiques notamment avec le succès de CO’Met qui accueille de grands matchs de basket ou de volley. Pourtant par ses résultats, Orléans est plutôt une ville de seconde division sportive avec des résultats décevants pour ses deux clubs phares, le basket avec l’OLB et le foot avec l’USO.
La SMAC cœur d’Interives
D’un point de vue médiatique Orléans sera en haut de l’affiche en juillet avec le passage de la Flamme Olympique et le départ d’une étape du Tour de France le 9 juillet. L’autre étendard que portera Serge Grouard pour les municipales est celui de la culture. Après plusieurs renoncements – site des Vinaigreries, Festival de Jazz, Voix d’Orléans, Cité de la musique ….– la ville s’engage enfin dans la construction de la nouvelle salle des musiques actuelles, la SMAC, qui viendra remplacer l’Astrolabe. Le conseil municipal a donné son feu vert à ce projet en acceptant le projet des architectes de « Encore Heureux Architectes », une équipe parisienne qui va construire d’ici à 2027 cette salle de 4 000 m² pouvant accueillir 1 500 personnes pour un coût de 18 millions d’euros. Face à l’autosatisfaction de l’équipe municipale, l’opposition de gauche a évidemment peu de choses à redire d’autant plus que cette SMAC va animer et structurer le nouveau quartier Interives situé sur la commune socialiste de Fleury-les-Aubrais.
Le projet des Mails n’est pas acquis
Mais elle attend de se faire les dents sur le grand projet de Serge Grouard pour les municipales, la restructuration des Mails dans le centre-ville. La gauche, des écologistes, des associations de quartiers ont déjà dit tout le mal qu’ils pensaient de ce projet que Serge Grouard aimerait voir financer en grande partie par la Métropole. Si Serge Grouard peut compter sur une partie de l’assemblée métropolitaine, une autre frange vient de faire défaut. Le groupe des élus centristes et de droite mené par le maire d’Olivet « Macron compatible » Matthieu Schlesinger vient en effet de faire connaître ses interrogations et ses doutes sur le financement du projet. Une dissidence qui pourrait remettre en cause les ambitions orléanaises.
Pour Serge Grouard le chemin des municipales de 2026 ne sera donc peut-être pas un lit de roses…
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