Patrice Vergriete, ministre des Transports, a fait le voyage à Châteauroux pour voir des navettes autonomes qui disparaîtront du centre de tir, le temps des JO, et servir un discours lénifiant sur le POLT.
Par Pierre Belsoeur
Après deux ou trois ministres des Sports, un ministre de l’Intérieur et quelque secrétaires d’État, c’était au tour du nouveau ministre des Transports, Patrice Vergriete, de venir faire le pèlerinage départemental au Centre national de tir sportif de Châteauroux, où sera remise la première médaille olympique des Jeux de Paris 2024.
Le ministre, au physique de basketteur plus que de tireur – il est hors gabarit pour les portes d’accès au stand des finales – venait, en train (qui est arrivé à l’heure, c’est désormais cette ponctualité qui est un événement sur la ligne POLT) se rendre compte de la qualité de la liaison entre la gare de Châteauroux et le centre de tir. Il a ensuite gagné, en bus, longeant la piste cyclable, la nouvelle entrée qui accueillera le public. Une entrée qui traverse la zone industrielle et rejoint l’arrière du site olympique où de vastes parkings sont en cours d’aménagement.
Les navettes au garage pendant les Jeux
La visite proprement dite, guidée par le président de la Fédération française de tir, Michel Baczyk, avait aussi pour objet de présenter au ministre les navettes autonomes testées depuis 2019 sur le site du Centre national de tir. Patrice Vergriete a dit tout l’espoir qu’il plaçait dans la mise en route de ces engins, d’ici quelques années. « Ils permettront d’assurer des transports 24h/24 en zones urbaines et rurales », le fait de ne pas avoir un pilote par véhicule réduit évidemment le coût d’exploitation de ces engins.
Il n’a toutefois pas eu droit à faire un tour de manège à bord des jolis véhicules bleu lagon. Un problème d’emploi du temps peut-être, mais surtout un problème olympique ! Ce n’est pas Keolis et ses navettes Renault 100% françaises qui est le partenaire mondial du comité olympique et paralympique, mais Toyota. « Ils utiliseront tout de même des véhicules électriques », se console Alexandre Flon, responsable local de Keolis.
« Une ligne POLT en déshérence »
Les JO et les navettes font sans doute partie de l’actualité immédiate, mais en septembre les Indriens retrouveront leurs soucis de transport ferroviaire après un renforcement temporaire du trafic entre Paris et Châteauroux. La question qui brûlait les lèvres des journalistes comme des élus concernait donc le POLT, ses nouvelles rames et les interruptions de liaison entre août 2025 et janvier 2026.
Le très sympathique ministre des Transports partage les préoccupations de ses interlocuteurs. Il est consterné parce que la ligne a été laissée en déshérence pendant quarante ans. Heureusement, le gouvernement auquel il appartient a pris les choses en main et « demain » les utilisateurs de la ligne POLT retrouveront une ligne moderne avec des rames dignes de ce nom. L’ennui de ce discours idyllique, c’est que les usagers pensent plutôt « après-demain » et que cet « après-demain » recule au fur et à mesure que le temps passe.
Or le ministre n’a manifestement aucune solution, sinon participer à la réunion tripartite de fin juin-début juillet, comme nous l’annonçait le 3 mai dernier Jean-Claude Sandrier. Patrice Vergriete a reçu le PDG de CAF, la société qui construit les nouvelles rames et l’a sommé de respecter les délais prévus. Ce dernier devra donner des réponses lors de cette réunion de juillet. Le ministre n’a pas de possibilité de faire accélérer les travaux. Les annonces qu’il promet pour cette réunion concerneront donc plutôt des indemnisations. Patrice Vergriete sera-t-il le dernier ministre des transports avant l’inauguration du nouveau POLT ? Le mandat du président s’achève en avril 2027 !
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