La préfecture de la région Centre-Val de Loire avait donné rendez-vous à la presse afin de présenter le déploiement mis en place à Nevoy pour la sécurité. Après la visite du poste médical, en compagnie des élus, tout le monde a sauté en voiture, direction le rassemblement Vie et Lumière, laissant Magcentre sur le bord de la route. Récit d’une visite impromptue.
Par Izabel Tognarelli
Bienvenue en terre inconnue ! Tel est le sentiment que l’on ressent quand on est censé suivre une visite de presse et que l’on se retrouve sur le bord de la route. Tous se sont précipités vers leurs voitures avec la vélocité de pompiers quand il s’agit de décaler. Vous avez bien tenté de vous renseigner sur l’étape suivante : « Pourrais-je me garer facilement ? ». « Se garer, je pense que oui, après… ». Le reste de la réponse fut avalé par l’habitacle : les portières ont claqué, pas le temps de demander où était le point de ralliement, sur un site de 130 hectares… Dix minutes après le début de la visite de presse, tous s’étaient envolés telle une flopée de moineaux. Vous misez sur le chapiteau, go !
Vous suivez donc un flot de voitures, roulant sans empressement, notant au passage que personne ne monte le ton. Quand la colonne oblique vers la droite, laissant échapper quelques véhicules qui continuent sur la route principale, vous suivez le mouvement, vous engageant dans un tronçon, bordé de pavillons.
« Il court, il court, le furet ! »
Quelques minutes plus tard, vous quittez le long ruban essentiellement composé de véhicules utilitaires blancs et vous vous garez le long de la route, à hauteur du chapiteau. Pas de journalistes en vue, pas d’élus à l’horizon, pas même la haute silhouette, reconnaissable entre toutes, du président du Conseil départemental du Loiret. Il ne reste plus qu’à partir à la rencontre des personnes qui voudront bien vous parler, vous renseigner, se laisser interviewer.
Or les gens, nombreux, que vous allez croiser, ne feront pas de difficultés. On viendra vers vous, on essaiera de vous aider. Le pasteur Charpentier ? À cette heure-ci, vous devriez le trouver à tel endroit. Mais à telle autre heure, il sera là. Et les élus, les journalistes ? Ils sont passés par ici. L’après-midi sera ainsi occupé à arpenter les chemins de terre qui sillonnent le site, croisant des groupes d’enfants et d’adolescents. Tous répondent à votre bonjour. Ils se promènent en groupe, discutent ensemble et peu (en fait vous n’avez remarqué qu’une seule jeune fille) ont le nez plongé dans un écran de téléphone.
Des relations fondées sur l’échange et la spiritualité
Revenant sur vos pas, vous entrez sous un petit chapiteau où, par ignorance, vous perturbez l’entrevue entre un pasteur et une personne en larmes, instant-thérapie ou peut-être confession. Alors vous vous dirigez vers le grand chapiteau. Vous entendez le témoignage d’une jeune femme qui raconte, avec les accents de la sincérité, son cheminement spirituel ; comment elle s’était égarée et ce qui l’a ramenée. À la fin du prêche, les fidèles sont invités à se recueillir. Vous remarquez alors une personne, tête penchée, main droite à hauteur du visage, doigts regroupés en antenne. La puissance de sa concentration vous rappelle naturellement à l’ordre et vous vous redressez, par respect.
Une fois les prêches terminés, un responsable vous indique où se trouve la caravane du Pasteur Charpentier. Les points de repère sont aléatoires à un œil non initié, mais allons-y, coupons au travers de la forêt de caravanes, demandons notre chemin à chacun. Tous vous répondent sans inquiétude et avec bienveillance. Le sentier entre les caravanes se fait de plus en plus étroit, vous passez entre les filins de tension. Et puis vous y croyez à peine : « Le Pasteur Charpentier, tenez, il est là ! ». Se dessine alors une silhouette, assise sous un auvent. Les élus viennent de partir, le pasteur est en train de se reposer avant de retourner à ses obligations. Ses proches vous offrent de quoi vous rafraîchir, vous allez pouvoir l’interviewer.
Le mot du Pasteur Joseph Charpentier
« Nous avons des réunions tous les jours avec la gendarmerie, les élus, le sous-préfet de Montargis. Nous faisons le bilan de la nuit et de la journée. Jusqu’à aujourd’hui, notre rassemblement se passe dans de très bonnes conditions et une bonne cohabitation. L’an passé, nous avons eu un afflux très important de caravanes et de personnes. Cette année, nous ne sommes pas autant. Nous avons encore beaucoup de disponibilité de terrain. Notre rassemblement a un but spirituel. Nous voulons que les gens qui viennent soit bien accueillis avec toutes les infrastructures d’hygiène et de sécurité. Nous avons eu plusieurs réunions de travail avec la sous-préfecture et les maires du Giennois […]
Un tel rassemblement ne peut pas s’organiser sans la gendarmerie et les moyens nécessaires de sécurité pour veiller sur les uns et les autres. […] À la demande du ministère, en raison des Jeux olympiques et paralympiques, il n’y aura pas de 2ᵉ grand rassemblement cette année, mais de petits rassemblements de 500 à 800 caravanes, dans chaque région. Les riverains qui veulent assister à nos offices sont les bienvenus ».