Vous reprendrez bien un peu de théâtre avant l’été…

À l’approche des vacances d’été, le théâtre se fait moins fréquent dans nos contrées du Val de Loire. Toutefois, les mordus de la scène théâtrale pourront toujours dénicher, çà et là, quelque festival de qualité. Tour d’horizon non exhaustif.



Par Bernard Thinat


Dans les CDN, on joue encore…

À Orléans, en attendant la fumée blanche annonçant une nomination par la ministre, le CDN a programmé « la Septième » les 15 et 16 mai : imaginez que vous ressuscitiez sept fois dans votre vie ! Théâtre et cinéma s’entrelacent dans l’adaptation d’un roman de Tristan Garcia.

La Septième au CDN d’Orléans – Photo Pierre-François Garel


À Tours, du 15 au 17 mai, le Collectif « Animal Architecte » engage le dialogue avec Simone de Beauvoir : « Les Forces vives », à l’Odéon lors de la prochaine saison. Durée totale, 3 heures 40 ! Puis du 22 au 24 mai, « Julia » par le Collectif Nightshot, spectacle reprogrammé suite à un problème médical : « Manifeste électro-dramatique. Une ode à la liberté, à l’amour et à la révolte. »

Dans les Scènes nationales et lieux labellisés

À la Maison de la Culture de Bourges, la dernière création de Jacques Vincey, « Quartett » dont Magcentre avait dit beaucoup de bien, est programmée du 14 au 16 mai. Il s’agit d’une adaptation des « Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos.

À la Halle aux Grains de Blois, Mohammed El Khatib, bien connu dans le Loiret, présente le 24 mai, « Mes parents », où il brosse le portrait des relations parents-enfants avec un groupe d’élèves du CDN de Rennes. À ne pas manquer !

À l’Équinoxe de Châteauroux, le directeur du Centre Chorégraphique de Tours, Thomas Lebrun présente le 14 mai, « Sous les fleurs », condensé de danse et de théâtre, nous faisant découvrir les « Muxes » au sein de la communauté culturelle zapotèque. Une merveille à n’en pas douter !

Sous les fleurs à l’Équinoxe de Châteauroux – Photo Frédéric Lovino


Au théâtre de Chartres, et puisqu’on parle danse, le 14 mai, Kader Attou présente « Le Murmure des songes », danse hip-hop, où il redonne vie à ses souvenirs et aux personnages qui les habitent, dans une douce féérie poétique et chorégraphique. Enfin, le 21 mai, « Oublie-moi » raconte l’histoire de deux personnages solaires.

Des festivals des arts vivants, çà et là…

Le Fay’stival, qui comme son nom l’indique est organisé à Fay-aux-Loges en forêt d’Orléans, le long du canal, se tient du 30 mai au 2 juin, avec du théâtre sous toutes ses formes, des spectacles de rue, de la danse, des concerts…

À Couture-sur-Loir dans le Loir-et-Cher, du côté de la maison natale du poète Pierre de Ronsard, la seconde édition du festival « O fil du Loir » propose du 7 au 9 juin, six spectacles de théâtre : « La Nuit des Rois » de Shakespeare en ouverture et « Nobel et Bertha » du Krizo Théâtre en clôture.

Le festival « En Pratiques » aura lieu du 14 au 16 juin, à Vatan dans l’Indre, organisé à La Pratique, lieu de résidence artistique de la région, dont la chorégraphe Cécile Loyer en est la directrice artistique. On y verra notamment « De l’Une à l’Autre », deux artistes, Violaine Schwartz et Victoria Belén, croisant la littérature et l’acrobatie, spectacle proposé par le CDN d’Orléans : ce sera le 16 juin. Le programme est alléchant !

Et comment ne pas évoquer le festival « Champs Libres » du 9 au 12 mai qui rayonne autour de Dreux, dans 8 petites, voire toutes petites communes, avec 34 spectacles gratuits en plein air, conjuguant les arts de la rue, le cirque, la musique et la danse, avec notamment un concert de rue en play-back : festival organisé par l’Atelier à Spectacle de Vernouillet.

Concerto perché à Nonancourt (28) – Photo Jeff Rabillon


Terminons ce parcours festivalier par les « Tours d’horizon » programmés par le Centre chorégraphique de la ville éponyme, du 29 mai au 15 juin, avec des chorégraphes de renom. Près d’une quinzaine de spectacles. Heureux tourangeaux amateurs de danse !

Avignon et son festival qui fête sa 78ᵉ édition

Il débute le 29 juin (JO obligent) et se termine le 21 juillet, avec deux créations orléanaises qu’on pourra découvrir dans la cité johannique au cours de la prochaine saison :

  • Dès l’ouverture du festival, celle de Séverine Chavrier, l’ancienne directrice du CDN d’Orléans, « Absalon Absalon ! » sur une adaptation du roman éponyme de Faulkner. Un très grand moment du festival en perspective.

    Absalon, Absalon ! au Festival d’Avignon – Photo Alexandre Ah-Kye

  • Celle de Christophe Lidon, Directeur du Cado orléanais qui en a récemment dévoilé la saison 24/25, mettant en scène un texte théâtral de Félicien Marceau, « L’ami du Président », qui, n’en doutons pas, aura quelques réminiscences sur la vie politique actuelle.
  • Sans oublier les multiples compagnies théâtrales de la Région Centre-Val de Loire, présentes dans la cité papale. On vous reparlera de tout cela en juillet sur Magcentre.

Commentaires

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  1. Malgré cette belle fin de saison l’appauvrissement de la culture c’est malheureusement pour aujourd’hui !

    Car en cette période le festival de Cannes pour les exploitants de salles de cinéma et pour les théâtres la présentation de leurs nouvelles saisons sont des étapes très importantes pour eux.

    Les exploitants de cinéma, et surtout les indépendants, attendent avec impatience les films projetés au festival de Cannes car ce seront les films porteurs dès leur sortie en salle.

    Les théâtres, quant à eux, mettent la dernière touche à leur future programmation afin de nous la présenter sous peu.

    Nous sommes inquiets car, pour eux, les économies drastiques annoncées par le ministère de l’Économie et celui de la Culture vont inexorablement fragiliser leur saison prochaine.
    Ces baisses impactent déjà depuis plusieurs mois la création cinématographique et théâtrale et par conséquent l’activité des cinémas et des théâtres dont le rôle est de mettre en valeur ces créations et permettent d’attirer les spectateurs.

    Nous sommes inquiets car ils doivent aussi faire face à une augmentation exponentielle de leurs charges dites incompressibles (chauffage, électricité, entretien…).

    A titre d’exemple, et pour citer deux structures que nous connaissons bien, nous savons que pour le cinéma des Carmes ces hausses se traduisent par une augmentation des charges de chauffage et d’électricité qui ont, comme pour les autres, à minima doublées.

    Dans ce contexte difficile le C.D.N.O – Centre Dramatique National d’Orléans- s’attachera quant à lui, malgré son budget contraint, à nous proposer la découverte de créations et d’artistes émergents mais aussi des projets plus ambitieux dont certains sont d’ailleurs à l’affiche du prochain festival d’Avignon comme le souligne cet article.
     Mais pourra t’il en être ainsi encore longtemps ?

    Nous sommes désolés de constater que ce sont toutes les structures culturelles qui, pour trouver un équilibre financier, n’ont pas d’autre choix que de réduire leurs offres et probablement d’augmenter leurs recettes de billetterie. Ils peuvent choisir une autre solution qui consiste à diminuer leurs coûts d’exploitation par des économies de chauffage et d’électricité au détriment de la qualité de vie au travail de leurs équipes.

    Au bout du compte le spectateur, qui subit aussi l’inflation, se trouvera donc obligatoirement pénalisé financièrement et surtout culturellement.

    NON à cet appauvrissement programmé de la Culture.

    Ghislaine Kounowski, Conseillère Municipal d’Orléans et Conseillère Métropolitaine – P.S
    Daniel Richard, ancien Conseiller Municipal – P.

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