« Ce premier concours sera un survol heureux de la musique de notre siècle, une illustration sonore et souriante de son génie ». Tels sont les mots de Françoise Thinat, fondatrice du concours en 1994. Le pianiste japonais Shinji Urakabe remporte alors le Prix Blanche Selva et de nombreux spectateurs de l’Institut affirment que tous les interprètes font preuve « d’un sang-froid effrayant ».
Par Jean-Dominique Burtin, Florilège photos : Valérie Thévenot
Quelques souvenirs parmi d’autres
La très belle affiche de cette première édition évoque un nuage piano signé Samuel Roux. Celle de la seizième édition qui se poursuit jusqu’à samedi est un percutant détournement d’une photo prise de Mikhaïl Bouzine par Patrick Nachbaur. Mais, retour en arrière. Tout d’abord avec Fabio Grasso et Thomas Hell, lauréats de 1996, qui jouent en finale avec l’Orchestre symphonique d’Orléans placé sous la direction de Jean-Marc Cochereau. Leurs techniques sont stupéfiantes et leur art, lumineux. Pour Fabio Grasso, « la force des idées est plus importante que la technique pure ». Il aime construire son répertoire avec des œuvres où prime « l’élégance de la sonorité ». Puis les années se suivent sans jamais se ressembler ; en 1998, choc et intensité avec Toros Can et Ami Fujiwara qui remportent conjointement le premier prix. Ami Fujiwara, pianiste japonaise, à l’heure de la finale avec orchestre : « Ce soir, il va falloir que mes oreilles marchent plus grand, que j’ouvre la vision. L’orchestre va m’aider et je l’aiderai aussi ». Quant à Jean-Marc Cochereau, aujourd’hui disparu et alors chef de l’Orchestre Symphonique d’Orléans : « Une nouvelle fois, je me réjouis de ce moment où l’orchestre, avec plaisir et humilité, ne sera qu’un ensemble de gens qui aiment la musique et les autres ».
Une manifestation patrimoniale au vif présent
Impossible de citer ici, tous les émerveillements et les coups de cœur nés depuis 1994, mais évoquons, entre autres : un instant de grâce avec Saori Mizumura en l’an 2000, la souriante inspiration de Winston Choï en 2002, la féline virtuosité de Francesco Tristano Schlimé en 2004, la fulgurance accomplie de Wilhem Latchoumia en 2006, la saisissante présence de Christopher Falzone en 2010. Bref le merveilleux voyage se poursuit, aujourd’hui, avec la passion d’un vivier de créateurs et d’interprètes. En 2024, plus que jamais présent dans la cité, le concours s’implique aussi dans la seconde édition du Grand PianO Festival qui se déroulera dans la cité johannique, organisatrice, du 26 au 30 juin, scène musicale vibrante. Programmatrice associée, Isabella Vasilotta, directrice artistique d’Orléans Concours International, y a invité certains lauréats du concours : ceux du Concours Brin d’Herbe le 27 juin place de la République ; Chisato Taniguchi le 28 juin place du Martroi ; Lorenzo Soulès le 29 juin place du Martroi ; Maroussia Gentet le 30 juin, quai du Châtelet. Et également le pianiste Sodi Braide, fidèle du concours, élève de Françoise Thinat, pianiste et chef d’orchestre, le 28 juin place du Martroi.
À noter :
Rencontre musicale animée par le musicologue François-Xavier Szymczak autour des commandes faites à l’occasion du concours. Samedi 27 avril à 11 heures, à la médiathèque d’Orléans. Entrée libre.
Dernier jour des épreuves à Orléans, ce samedi, à l’Institut, place Sainte-Croix, de 16 heures à 22 heures.
En savoir plus : www.oci-piano.com
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