Carton plein pour le W, carton plein pour l’atelier de la poésie. On se bouscule dans les 22 Est et Ouest. On s’est bien bougé les fesses pour le bal européen. On a bu quelques pintes dans les troquets et les estaminets. Sur tous les lieux du 48ᵉ Printemps de Bourges-Crédit Mutuel les premières soirées de concerts étaient fraîches dehors et chaudes dedans. Ce sera comme ça jusqu’à dimanche soir.
ㅤ
Par Fabrice Simoes
En avril, une habitude depuis que Daniel Colling a décidé de festivaler la capitale du Berry, c’est le Printemps de Bourges qui marque le début de la saison des festivals. Que l’on ne s’y méprenne pas, ce n’est pas parce que ça rime qu’il ne faut pas se découvrir d’un fil en avril. C’est simplement que pour un bon PdB, il faut que ça pleuve ou que ça pèle. Des fois c’est l’un. Des fois c’est l’autre. Des fois… Il n’est pas certain, au regard des prévisions météo que les deux, mon général, ne soient pas de la partie cette année. La parka étanche est donc privilégiée au tee-shirt en coton, même, avec un soleil dessus !
Présence de Renaud mais sans micro
Le 48ᵉ Printemps de Bourges a donc démarré mardi soir par un bal européen – un titre de Ricchi e Poveri, un lac du Connemara, ça fait toujours la peloche – sur la place publique, en l’honneur de la ville candidate devenue l’élue pour 2028. C’est pour dans trois ans mais le titre est déjà fièrement porté. Ce n’est que ce mercredi que les choses sérieuses ont débuté pour les festivaliers, les artistes en devenir des scènes des iNOUÏS, ceux de la scène ouverte du journal local, les stands de marchands de frites, de tartiflettes et de colifichets, les pointures plus ou moins grosses de la scène musicale française et les premières créations spéciales. Première journée, premiers pleins… Ça sentait bon le basculement vers le solstice d’été prochain, la barbe à papa et les chichis au mètre. La senteur de patchouli et pataugas, celle des effluves de tabac ou presque qui fait rigoler, sont désormais des références d’éditions révolues.
Avant les premiers concerts, Renaud, dixième visite printanière pour l’occas, est passé sous les ors de l’hôtel de ville. Là, le maire Yann Galut lui a remis la médaille de la ville… parce qu’il est chanteur et poète, parce qu’il est aussi anti-corrida. Une cause commune entre l’élu et l’artiste.
Un gros W pour commencer
L’avion qui devait amener Thomas Dutronc au Palais d’Auron n’a pas pu décoller. Non pas en raison d’une grève qui n’a pas eu lieu, mais d’une direction aéronautique trop frileuse. Pas là pour l’hommage à maman Françoise, alors que pour celui à papa Jacques, le PdB les avait accueillis ensemble sur la plus grande scène berruyère, c’est donc une palanquée d’artistes qui ont pallié au manque. Ça ne fait pas vraiment pareil mais y avait du monde dans le train, de Clara Luciani à Clara Ysé, en passant par Albin de la Simone et d’autres encore.
C’est la petite Santa qui était offerte au sacrifice de l’ouverture du W. L’exercice est délicat mais le passage est réussi. Un premier gros festival. Un premier gros coup de cœur… avant que Zaho de Sagazan, aussi excellente qu’aux iNOUÏS, parée de quatre victoires de la musique plus tard, ne prenne la suite pour un bon moment de plaisir. Et puis Kyo est passé par là aussi. Pas de temps mort, rien que des temps forts.
Changement d’ambiance, mais pas de salle et Mika a fait dans le costaud. Drôle d’oiseau que ce Mika là. Ange et démon à la fois, il a fait péter les barreaux de sa cage, la couture du dos de sa veste rouge, et le bazar aussi. Bondissant, dansant, changeant… de costume comme de chemise, sur un piano, au-delà d’un arc-en-ciel dans un monde merveilleux, sous les paillettes, les confettis et les serpentins, au milieu de la foule, il a lancé plein pot ce cru 2024 placé sous le signe de la fête. Au bout de la nuit, tandis qu’une macarena version R’n’B pétait les oreilles des festivaliers de la place Séraucourt, Martin Solwieg, plateau minimaliste, envahissait l’espace et la nuit du Berry pour conclure la soirée.
ㅤ
À l’heure de se mettre sous la couette, on se dit alors qu’un public qui chante Dancing Queen, pendant que les intermittents du spectacle modifient le plateau scénique pour le prochain artiste, peut leur donner du cœur à l’ouvrage. Et puis aussi que ces gamins-es là ne sont pas aussi perdus que les anti-festivals des premiers âges le craignaient. Ce n’est décidément pas avec les Spice Girls des premiers rangs de ce mardi soir que les fauteuils vont être balancés en l’air à tout-va. Y en n’avait pas diront les puristes, mais quand même…
On dit ça, on dit rien, mais ce jeudi, c‘était soir de Shaka ponk pour une des ders de der du groupe. C’est du gros son et on vous dira bientôt si c’était bien…
Plus d’infos autrement sur Magcentre: La Box expose le rock à Bourges