Le monde du livre est en émoi après les récentes déclarations et décisions du gouvernement. Entre taxation des livres d’occasion et autorisation de publicité télévisuelle pour les éditeurs, chacun se demande s’il est vraiment à la page.
Par Mag’Dom
« Et si on taxait les gros mots ? » Agacée, la tribu taupienne fustige la ministre de la Culture, à plus d’un titre. Ses propos contre les archéologues qui coûteraient cher pour le seul plaisir de « creuser un trou pour un trou » sont mal passés dans les galeries. Un réel sentiment de solidarité dément que la restauration du patrimoine national serait une plus noble cause. Et quand les rats-taupes de bibliothèque ont rapporté ce qui fâche le monde de l’édition, la consternation a monté de volume.
En visite au salon du livre, Emmanuel Macron a benoitement suggéré qu’il faudrait envisager une taxation des livres d’occasion, pour valoriser les auteurs ! De quoi offusquer Maud Sarda, chantre de l’économie circulaire et solidaire, qui s’escrime chaque jour à combattre le géant Amazon avec son Label-Emmaüs. Présent dans chaque ville préfecture de notre région, Emmaüs a ouvert deux Ressources AAA en métropole orléanaise pour cela, arguant qu’un livre à bas coût ne peut que donner accès à la culture à ceux qui ont peu de revenus, et suggérant qu’il faudrait aussi revoir le principe du prix du livre unique.
Dans le même temps, Rachida Dati a validé par décret le 15 avril l’ouverture à la publicité pour les livres sur les chaînes nationales de télévision, comme c’est déjà le cas pour le câble et le satellite. Et qu’importe que l’ensemble de la profession y est entièrement défavorable, seul l’éditeur XO ayant commencé dès le 12 avril. Cette décision contribuerait surtout à valoriser les auteurs les plus cotés, et pénaliserait encore plus les libraires indépendants et éditeurs régionaux, tels ceux regroupés au sein de Ciclic en Centre-Val de Loire, voire des auteurs, auto-édités ou non, présents dans les très nombreux salons proposés tout au long de l’année, notamment par Vitalité Rurale.
On ne vend pas des livres comme des boites de conserve, a tonné Antoine Gallimard, patron de Madrigall, mais rien n’y a fait. Et d’aucuns regardent avec inquiétude du côté de Hachette, acquis par Bolloré, détenteur avec Vivendi de médias bien placés pour assurer cette promotion, et la vendre cher à ses concurrents. Apparemment, soit l’ouvrage aurait mérité d’être remis sur le métier, soit il y a quelques sens cachés à lire entre ses lignes.

E. Macron a part avoir été quelque temps, dans sa jeunesse, le porte-serviettes de Paul Ricoeur, lui un vrai universitaire, n’est pas connu pour ses travaux intellectuels. Sa seule activité salariée c’est d’avoir été banquier d’affaires chez
Rothschild dés sa sortie de l’ENA, où il a gagné pas mal d’argent ce qui lui a permis de se faire un joli carnet d’adresses et de se lancer dans la politique.
Quant à Rachida Dati, c’est plutôt son opportunisme et d’avoir eu de bons parrains que ses travaux littéraires qui la caractérisent.