De retour après 22 ans de sommeil, le marathon du Cher reliera Bourges à Vierzon le 9 juin prochain. L’organisation entend profiter de ce renouveau pour construire une épreuve autrement. De par son parcours mais aussi de par une éthique plus responsable en termes de gestion des déchets et d’alimentation des participants, l’épreuve espère générer une approche différente des courses hors stade.
Par Fabrice Simoes
La Fédération Française d’Athlétisme n’est pas à un anglicisme près et désigne la course à pied hors stade sous le label Running. Pourtant, l’appellation à la française est nettement plus explicative. Dans la région Centre-Val de Loire, l’Indre-et-Loire, avec le marathon Loire Valley à Tours et celui de Chinon, est le fer de lance de la discipline. Le Loir-et-Cher, et son marathon de Cheverny festif, constitue actuellement le second pôle régional. Un troisième département, celui du Cher, avec le retour d’une épreuve de marathon, devrait replacer le Berry sur l’échiquier des courses à pied en hors stade pour la région.
Le Cher renoue avec son histoire de la course
Après avoir disparu au début de ce millénaire, le marathon du Cher va faire son retour le 9 juin prochain. Ce renouveau devrait permettre un meilleur maillage géographique et calendaire pour ce type d’épreuve. Le Loiret, pendant longtemps en avance dans le monde de la course sur route, avec le marathon givré du Spiridon club du Centre et ses 1 340 classés en 1987, paraît un tantinet à la traîne. Le projet avorté d’un marathon Orléans-Chambord n’a pas fait avancer le schmilblick d’un iota. Entre les deux villes, la mesure entre la ligne de départ et celle d’arrivée dépassait de plusieurs kilomètres la distance officielle, requise depuis les Jeux olympiques de Londres en 1908, de 42,195 km. La nouvelle épreuve berrichonne sera, quant à elle, dans les clous en ce qui concerne son mesurage. Elle a été validée par des juges-arbitres de la Fédération Française d’Athlétisme spécialisés dans ce domaine…
Cependant, hormis la distance immuable, cette nouvelle édition dans le Cher sera toute autre que ses devancières, et pas seulement pour le lieu de la compétition. Durant une vingtaine d’années, jusqu’à sa mise en sommeil en 2003, le marathon du Cher se déroulait sur les routes de Sologne, à Aubigny-sur-Nère. Cette fois la compétition reliera Bourges, la préfecture, à Vierzon. L’itinéraire empruntera pratiquement les bords du Canal de Berry à Vélo, initié depuis 2015 par le Conseil départemental et le Syndicat du Canal de Berry, sur l’ensemble de la distance.
Éthique écoresponsable
Les organisateurs ont souhaité profiter de l’opportunité de ce redémarrage pour construire un marathon autrement et lui donner des valeurs en conformité avec les préoccupations du moment. Dans le domaine des ravitaillements, entre autres, les responsables du secteur ont voulu acter une démarche écoresponsable, dans un premier temps, et proche d’une vraie diététique du sportif, dans un second.
Pour le matériel, les produits, et le traitement des déchets, l’organisation a déjà pris plusieurs décisions comme la suppression des bouteilles d’eau individuelles, et l’absence de coca-cola, sur le parcours. Comme il est délicat de changer les habitudes, les athlètes pourront néanmoins en consommer à l’arrivée… Issus d’une fabrication en carton biodégradable, ce sont tout de même quelque 12 000 gobelets qui sont prévus pour les 3 épreuves du jour puisqu’un semi-marathon et un 10 km sont aussi au programme. Les sacs-poubelle sont eux aussi de conception identique.
Quant au travail des bénévoles, s’il sera un peu plus important, le service à partir de jerrycan alimentaire est nettement moins facile, l’approche est volontairement écoresponsable. Ce sera d’ailleurs ce dernier mot le fil conducteur pour les fournitures de fruits frais et secs, ou encore les pâtes de fruits fournies par un magasin bio de l’agglomération berruyère. La boisson isotonique choisie, artisanale et à base de miel, devrait remplacer efficacement, et avec beaucoup moins d’effets gastriques, les produits industriels habituels. Pour cette boisson, les responsables expliquent « vouloir faire avancer les choses vers des produits plus naturels, donc souvent plus digestes, et tout autant efficaces ».
Enfin, à l’arrivée, les cookies industriels, certes goûteux, seront remplacés par des gâteaux « sports » spécialement conçus pour la récupération des marathoniens-nes. Des modifications légères pour cette première donne au départ de Bourges qui pourrait, si l’épreuve perdure et les athlètes adhèrent, connaître une deuxième phase dès l’année prochaine.
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