Focus ce lundi 15 avril au Conseil municipal d’Orléans sur la politique culturelle de la ville : l’occasion pour le maire Serge Grouard et son adjoint à la culture William Chancerelle de revenir sur les chantiers qui vont marquer la ville dans les années à venir.
William Chancerelle adjoint à la Culture
Par Gérard Poitou
Lors de la conférence de presse précédant le conseil, les deux élus ont donc détaillé les chantiers, « des investissements comme jamais » dixit Serge Grouard, qui vont démarrer en cette année faste, après un demi mandat plutôt calme… Et de commencer par un chantier plutôt cultuel, avec les réparations de l’église Notre Dame de Recouvrance qui mobiliseront six millions d’euros compte tenu de son délabrement. Rappelons que la ville a la charge d’entretenir les églises construites avant 1905, plutôt dans l’ensemble dans un piteux état à Orléans, mais on pourra tout de même s’étonner que la priorité soit donnée à l’église desservie par le clergé le plus intégriste de la ville, proche des milieux d’extrême droite…
Le terrain de la SMAC
Dans un genre un peu différent, la mairie a annoncé l’acquisition d’un terrain sur le site d’Interives de Fleury-les-Aubrais pour y implanter la future salle de la SMAC, entendez la scène des musiques actuelles alias l’Astrolabe, qui devrait voir un rêve de vingt ans se réaliser pour 2027 pour 18 millions d’euros. Ce projet consolera l’Astro de la fermeture du jardin de l’Évéchée pour le festival Hop Pop Hop, le lieu étant trop dégradé et la musique gênant les riverains. La rénovation du Conservatoire (20 millions d’euros) va également pouvoir commencer avec l’acquisition d’un bâtiment appartenant à la Caisse d’épargne et le déménagement de la police municipale. Restera une occasion manquée par une absence évidente de modernité de rapprocher les deux institutions dans un lieu commun consacré au spectacle vivant…
Autre grand chantier dont on parle depuis plusieurs années, la rénovation du Musée des Beaux-Arts qui entrainera sa fermeture pour deux ans, mais que les Orléanais·es se consolent, les plus belles œuvres seront prêtées aux musées qui en feront la demande. En plus d’un réaménagement de l’accueil, le bâtiment, datant pourtant seulement d’une quarantaine d’années, nécessite des travaux de sécurité et de mise en conformité indispensables à l’accueil du public d’après la directrice des musées de la ville, Olivia Voisin.
D’autres chantiers
D’autres chantiers, moins onéreux ceux-là, sont dans les tuyaux comme les nominations attendues des directions du Centre Dramatique et du Centre Chorégraphique qui devraient intervenir avant l’été, mais aussi le renouvellement de la convention entre les occupants du Théâtre d’Orléans, vieux serpent de mer qui interdit depuis des années une saine coopération des institutions présentes. Et aussi une révision de la convention d’objectifs et de moyens du 108, tiers-lieu culturel avant l’heure et à la dérive depuis plusieurs mois. Reste la promesse électorale d’un nouveau festival de jazz donc remplacé par le nouveau Grand PianO Festival avec un budget réduit de moitié, mais que William Chancerelle promet de faire grandir.
Et si Serge Grouard se satisfait de répondre par ces moyens financiers à « la soif de culture » des Orléanais⋅es, l’opposition municipale par la voix de Ghislaine Kounowski « se réjouit de ces investissements culturels » en ajoutant : « Mieux vaut tard que jamais. Mais il vous a fallu deux mandats avant que vous ne vous projetiez dans l’avenir. Il y a aussi des promesses de campagne non tenues : le festival de jazz, le bâtiment culturel de l’Argonne, les Vinaigreries ». Il est vrai que le maire d’Orléans expliquait récemment lors d’une réunion de quartier que le projet des Vinaigreries avait été abandonné pour des problèmes de logistique, les semi-remorques ne pouvant accéder pour charger les œuvres des artistes, qui par ailleurs n’ont pas besoin d’atelier…
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