Les musiciens de La Rêveuse sur les pas d’Anne Ford (1737-1824)

Florence Bolton et Benjamin Perrot de l’ensemble « La Rêveuse » ont convié le public à un joli moment de découverte ce 13 avril au centre social Anim’Orléans Saint Marceau. Leurs recherches sur les musiciennes du XVIIIe siècle ont mis en lumière un personnage hors du commun :  la britannique Anne Ford, instrumentiste, compositrice, autrice, mais aussi femme engagée et résolument hors des conventions de son époque.



Par Anne-Cécile Chapuis


Parler d’Anne Ford, c’est avant tout parler de cette société du XVIIIe siècle où les femmes avaient un rôle secondaire. Contraintes de rester à la maison pour se préparer au mariage, elles s’occupaient avec des activités de loisir comme la tapisserie, la peinture ou la musique. Florence Bolton en brosse le portrait en s’appuyant sur les tableaux de l’époque, riches en renseignements sur les habitudes, les costumes, le mobilier et surtout les instruments.

Anne Ford, une femme indépendante

C’est ainsi que l’on découvre Anne Ford dans un portrait de Thomas Gainsborough (1727-1788) qui montre la musicienne avec sa guitare anglaise, un curieux instrument à 12 cordes dont Benjamin Perrot possède un exemplaire et qu’il fait entendre à l’auditoire.

La guitare anglaise présentée par Benjamin Perrot. Photo ACC


Femme engagée et indépendante, elle organise des concerts à la maison, publie des pamphlets, voyage un peu. Elle explore bien des genres musicaux avant de disparaitre de la scène publique. Morte à 87 ans, elle laisse une méthode de musique pour la guitare et les verres musicaux, cet instrument qui a précédé le « glass harmonica » rendu célèbre par Mozart.

De sa musique, il reste peu de traces. Elle fut comparée à son contemporain Carl Friedrich Abel, un des derniers gambistes de sa génération.

C’est donc en musique avec un extrait de ce compositeur que les deux musiciens de La Rêveuse terminent le propos, non sans avoir évoqué les Cités éducatives dans lesquelles ils interviennent depuis cinq ans, et les Micro folies auxquelles le centre social rue Coursimault adhère et qui a permis cette conférence.

Florence Bolton, viole de gambe et Benjamin Perrot, archiluth. Photo ACC


Remerciés par Martine Hosri conseillère municipale chargée de l’action éducative et Isabelle Bohelay des Cultures du cœur, l’après-midi s’est terminé dans l’échange

Rappelons que La Rêveuse a déjà édité trois CD de « musique à Londres ». Le quatrième est en cours et offrira un morceau d’Anne Ford pour guitare anglaise et verres musicaux.

 

Pour en savoir plus :

ensemblelareveuse.com

 

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