Le quatrième festival Litt’Oral se déroulera du 23 au 26 mai prochain à Saint-Jean-de-Braye et au château de Chamerolles. Festival autour de la littérature orale, Litt’Oral propose un programme d’événements très éclectique, avec cette année, une place particulière donnée au slam. Gérard Audax, directeur de Tu connais la nouvelle et programmateur de l’événement nous en parle avec passion!
Littoral : ce que couvre et découvre la mer
Litt’Oral : ce que couvrent et découvrent les mots
Gérard Audax – Photo B.T.
Propos recueillis par Gérard Poitou
Magcentre : Pourquoi cette année cette place particulière du slam dans le programme de Litt’Oral ?
Gérard Audax : Litt’oral, c’est entre littérature et oralité et avec le slam, on est en plein dans le programme que l’on s’était fixé. Le but c’est de défendre la poésie, et avec le slam on tutoie la pensée que l’on a autour de la poésie avec cette forme qui est vraiment de la poésie orale. En plus, on a la chance d’avoir Clotilde de Brito, Julien Barret et Lyor qui sont des noms connus du slam. Notre ami Eugène Guillevic disait « Le poème est là où les mots sont debout », et là, les mots sont vraiment debout, c’est une poésie du corps, une poésie qui s’écrit, une poésie qui se dit. On fait ça aussi avec la Compagnie Clin d’Œil qui marie la poésie à la performance scénique. Souvent on dit « la poésie, on en a besoin, ça met du baume au cœur ». Mais la poésie n’est pas hors-sol, elle n’est pas en dehors de la cité. Elle dit un monde, elle dit aussi la colère, elle percute, elle dénonce le racisme, les violences sexistes, la poésie, elle bouleverse, elle renverse. C’est ce qui nous intéresse à Tu connais la Nouvelle.
Autour de la littérature, Litt’Oral convie un peu tous les arts en plus des poètes, avec la chanson, la scène ou la causerie poétique. C’est la marque de fabrique de Litt’Oral ?
Litt’oral, c’est un peu la poésie sous toutes ses formes, on commence le jeudi par une poésie plus fourmillante, bruyante avec les 400 jeunes des collèges, lycées et CFA avec le département et la région. C’est une poésie qui bouge, qui crie. Et le soir on va avoir une poésie plus singulière avec le cirque des Mirages avec une poésie qui “se jazze”, une poésie entre la raison et la déraison. Après le vendredi, on aura une autre forme de poésie avec les lectures théâtralisées pour la Nuit de la Nouvelle sous la direction d’Aurélie Audax avec des musiciens et des chanteuses : Anita Farmine, Georgia Hadjab, Lila Tamazit et au piano Vincent Viala avec une poésie qui se chante.
Le samedi c’est “Langagez-vous” autour de la poésie contemporaine avec des poètes que j’aime vraiment beaucoup, Anna Ayanoglou qui fait beaucoup de poésies radiophoniques, Katia Bouchoueva, une poétesse qui dénonce tous les inutiles de nos vies, Marie Cabreval une poétesse autochtone dont j’aime l’écriture un peu fragile et puis Pol, Jean-Dominique Burtin avec une poésie picturale originale. Et le dimanche on revient dans une chose plus traditionnelle avec la remise du Prix Boccace avec le Département du Loiret au château de Chamerolles pour un recueil de nouvelles choisi parmi les 25 recueils reçus par le jury.
Cette année, Litt’Oral propose un concours de poésie, c’est nouveau ?
On innove avec un concours de poésie sur le thème “J’ai (bientôt) trente ans”, poème en trente mots avec comme présidente du jury Marie-Claude Char. Notre ami Jean-Pierre Siméon disait souvent « La poésie sauvera le monde » et Eugène Guillevic devait lui répondre « Le rôle du poète, c’est d’aider l’autre à trouver sa poésie ». La poésie peut aussi être combative comme avec la poésie de Manouchian que l’on découvrira lors d’un Bar à Texte ce vendredi 19 avril au Théâtre Clin d’Œil.
Le programme complet
Photo de Une : Photo de groupe Nuit de la Nouvelle, Festival Litt’Oral 2023. Crédit SD
Vendredi 19 avril 2024
19h – Théâtre Clin d’œil – Saint-Jean-de-Braye
Parcours autour des dernières œuvres de l’auteur, de ses BD autour de Jean Moulin et de Manouchian à ses chroniques du film noir américain des années 50.