Remise du Prix “Égalité, Liberté, Mixité” le 8 avril 2024 en préfecture à Orléans à dix établissements scolaires (collèges et lycées) du Centre-Val de Loire. Ce prix unique en France récompense les meilleures actions des élèves en faveur de la mixité et de l’égalité femmes-hommes.
Le Prix “Liberté, Égalité, Mixité” a été remis à 10 collèges et lycées de la région le 8 avril 2024 à la préfecture d’Orléans. Photo SD
Par Sophie Deschamps
Bien sûr, élèves et enseignant.es des six collèges et quatre lycées primés n’ont pas pu toutes et tous faire le voyage jusqu’à Orléans pour la remise de ce Prix “Égalité, Liberté, Mixité”. Une récompense décernée conjointement depuis 2013 par l’État et le rectorat.
Covid oblige, c’était la première fois depuis 2019 que ce prix était remis officiellement sous les lambris de la République, par Sophie Brocas, préfète de la région. Une cérémonie qui valait le détour pour la qualité des projets présentés et l’actualité du thème choisi : faire bouger les mentalités sur l’égalité femmes-hommes et la mixité, mais sans culpabiliser ni stigmatiser qui que ce soit. Avec en particulier la nomination parmi les élèves dans chaque établissement d’une ambassadrice et/ou d’un ambassadeur de l’égalité afin de porter la bonne parole égalitaire auprès de leurs camarades.
Des actions concrètes et variées
Concernant la mixité, plusieurs établissements, notamment le collège Jean Rostand à Tournon-Saint-Martin (Indre) et le collège Lucie et Raymond Aubrac à Luynes (Indre-et-Loire), ont fait le choix d’une plus grande parité voire une égalité pour le nom des salles de classe. Avec surtout le constat que 100% de celles de Jean Rostand portent des noms d’hommes.
D’autres établissements se sont appuyés sur des personnalités emblématiques. C’est le cas du « Projet Bobigny » du collège Jean Monnet à Luisant en Eure-et-Loir. Les élèves ont ainsi étudié le procès de Marie-Claire Chevalier en 1972 (jugée pour avoir avorté après un viol) et la plaidoirie de Gisèle Halimi pour la dépénalisation de l’avortement. Un projet complété par la vision et l’analyse du film Simone Veil, le voyage du siècle.
C’est aussi le récent lycée Joséphine Baker à Hanches, toujours en Eure-et-Loir qui met en lumière le nom de l’établissement en y ajoutant, parité oblige, celui de Jesse Owens (coureur noir américain ayant décroché 4 médailles aux JO de Berlin en 1936). Résultat : une exposition sur ces deux personnalités, la réalisation d’un petit film et un clin d’œil aux JO de Paris avec l’organisation d’olympiades de l’égalité et de la mixité.
Des élèves qui s’emparent aussi des outils modernes de communication. Ainsi, les élèves de 3ᵉ du collège Gaston Jollet de Salbris (Loir-et-Cher) ont réalisé quatre podcasts sur l’égalité femmes-hommes.
Ce sont encore les élèves de 4ᵉ du collège La Sologne à Tigy (Loiret) qui ont utilisé la technique du Théâtre forum. L’objectif est de proposer à l’ensemble de l’établissement et aux parents d’élèves de « trouver ensemble des solutions à des situations insatisfaisantes ».
La chasse aux clichés au collège Maurice de Vlaminck
À noter aussi l’action originale – « Les clichés se tapent l’affiche » – du collège Maurice de Vlaminck à Brezolles (Eure-et-Loir). Les élèves ont ainsi réalisé des affiches et des petits dépliants ludiques sur des idées reçues telles que les garçons peuvent-ils porter des jupes ou des robes ? Avec notamment l’exemple de Brad Pitt qui en 2022, à Berlin, n’a pas hésité à se montrer avec une jupe lors d’une avant-première du film Bullet Train. Des dépliants qui ont vocation à circuler dans le collège et à servir d’outils pédagogiques.
Prix Liberté, Égalité, Mixité collège Maurice de Vlaminck, préfecture d’Orléans. Photo SD
Un court-métrage au lycée Jean Zay contre le sexisme
Mention spéciale également au lycée Jean Zay pour son court-métrage « Dérange ton genre » tourné dans le lycée afin de sensibiliser les élèves aux discriminations sexistes, y compris chez leurs professeur.es !
On notera enfin que sur les dix établissements primés, un seul porte un nom féminin, le lycée Joséphine Baker et un seul un nom mixte, le Collège Lucie et Raymond Aubrac. On ne saurait donc trop conseiller à l’Académie d’Orléans-Tours d’inciter les responsables d’établissement à trouver des noms mixtes ou féminins afin d’être à leur tour… exemplaires.
Pour aller plus loin sur Magcentre : Lire notre dossier sur le sexisme