Le programme était d’actualité en cette semaine sainte, avec la cantate de Buxtehude « Membra Jesu nostri » donnée en la collégiale Saint-Aignan à Orléans ce jeudi 28 mars 2024. Et la musique était au rendez-vous de la qualité avec les Folies Françoises et l’ensemble vocal Variation dirigé par Patrick Marié.
Les Folies Françoises avec l’ensemble vocal Variation. Photo Gérard Thoreau
Par Anne-Cécile Chapuis
Le public s’était déplacé nombreux pour ce troisième concert du festival et n’a pas été déçu. La très belle musique de Dietrich Buxtehude (1637-1707), ce compositeur que l’on qualifie « précurseur de Bach » a empli avec ferveur les voûtes de l’église.
Mais contre toute attente, le concert a démarré par une création contemporaine de Jean-Christophe Rosaz (né en 1961) qui, comme le souligne Patrick Marié « est en résonance avec la musique baroque », et fait découvrir une belle pièce qui met en valeur les voix de l’ensemble et incite à la méditation. Écrite sur le même texte que le premier verset de la cantate de Buxtehude « Voici sur la montagne les pieds du messager qui annonce la paix » c’est une belle ouverture du concert sur une invitation à la paix.
Sept cantates en une
La pièce de Buxtehude « Membra jesu Nostri » ensuite évoque les sept plaies du Christ crucifié. Chaque cantate se compose d’un air, un chœur, des arias et reprise du chœur. C’est une musique toute en dentelle et en expressivité majestueusement servie par les musiciens.
Les Folies Françoises avec Patrick Cohen Akénine et Benjamin Chénier, violons, Frédéric Désenclos orgue, François Poly, violoncelle et Élodie Brzustowki, théorbe, Photo AC Chapuis
Des interprètes au diapason
Chœur et instruments sont en osmose. Variation et Les Folies Françoises se connaissent, ont à plusieurs reprises travaillé la musique baroque ensemble et cela se sent.
Saluons la belle performance des solistes qui ont donné un magnifique éclairage sur cette belle musique. Ils savent évoquer avec beaucoup d’émotion les paroles du recueil de poésie spirituelle choisi par le compositeur pour évoquer la passion du Christ.
Que ce soit en solo, en duo ou trio, les solistes apportent lumière et élan à l’ensemble de l’œuvre. Et quand ils se joignent au chœur, ils trouvent un autre registre qui colore l’ensemble et contribue à l’intensité qui n’a pas faibli tout au long du concert.
Salut final avec (de G à D) : Hélène le Corre, Daphné Corregan, soprani, Ilme Gruner, alto, Patrick Marié, direction, Jérôme Gueller, ténor, Martin Barigault, basse. Photo AC Chapuis
Une belle prestation et une intéressante programmation pour le Festival qui se poursuit les 2 et 4 avril prochains.
Pour en savoir plus :
www.orleansbachfestival.fr
Pour aller plus loin :
https://www.magcentre.fr/258147-les-voix-de-jeanne-a-orleans-entre-performance-et-emotion/
https://www.magcentre.fr/256375-les-couleurs-de-lame-a-saint-peravy-la-colombe/