Comme d’habitude, le conseil municipal du 27 mars à La Riche a donné lieu à de pathétiques passes d’armes entre les équipes des deux anciens meilleurs amis devenus ennemis. Sébastien Clément, maire actuel ayant navigué du PS jusqu’à LR en passant par LREM et Wilfried Schwartz, ancien maire plus ou moins de centre-gauche ayant échoué à récupérer son mandat il y a quelques mois après une période d’inéligibilité à la suite d’une condamnation pour l’agression d’un de ses subordonnés.
Par Joséphine
Mais cette fois, un sujet particulièrement sensible et pour tout dire assez tabou a été évoqué du bout des lèvres.
Décryptage :
L’équipe Schwartz a donc révélé que le maire Sébastien Clément aurait fait rémunérer par la ville de La Riche une petite société de conseil pour l’aide à la rédaction d’un rapport, à hauteur de 7.000 euros, société dirigée par un soutien du candidat Sébastien Clément aux dernières élections municipales. Même si rien n’a été clairement affirmé et que Sébastien Clément est resté droit dans ses bottes, les allusions de l’opposition poussent à imaginer que le versement d’argent pourrait avoir rémunéré non pas un conseil mais autre chose, sans plus de détails mais annonçant signaler les faits à la justice.
En fait, toute la classe politique tourangelle et les journalistes le savent : il existe dans la métropole des collectifs plus ou moins informels qui jouent de leur influence supposée, voulant se poser en intermédiaires indispensables entre les politiciens et certaines communautés et quartiers. Ces collectifs font miroiter à des citoyens qu’ils auraient l’oreille des politiques et que certains dossiers pourraient remonter plus rapidement la pile ou trouver une issue favorable. En parallèle, les cadres de ces mêmes collectifs laissent entendre qu’ils pourraient user de leur influence pour inciter à voter pour tel ou tel candidat en mal de relais dans les quartiers populaires. Cet échange de bons procédés qui vise à fluidifier les rapports sociaux – si l’on aime les euphémismes – est un secret de polichinelle loin d’être une exception tourangelle, phénomène ancien mais peu à même de participer à la transparence de la vie publique.
Du reste, ces dernières semaines, deux faux profils Facebook m’ont contacté pour me parler de cette affaire désormais rendue publique en conseil municipal, m’incitant à en faire un article, à charge contre Sébastien Clément. Malgré le caractère plausible des confidences et les rumeurs à ce sujet pendant la campagne de septembre dernier à La Riche – rumeurs portant sur les deux équipes candidates et pas juste la liste Clément -, j’ai décliné l’offre, trouvant la manœuvre assez grossière et impossible à sourcer convenablement.
Comme cela était prévisible, le manque de renouvellement du personnel politique à La Riche, le bazar partisan illisible auquel ont participé EELV, le PCF, LR, l’UDI et LREM ne permettent pas de clore la séquence particulièrement toxique qui touche la commune et donnent lieu à des accusations croisées qui ne participent pas à la sérénité des débats.
Espérons que les citoyens sincères sauront prendre la main en 2026 pour passer à autre chose, et que dans toute la métropole la presse et les militants sauront être vigilants sur ces pratiques. Et quand on sait qu’à Tours quatre candidatures précoces et fratricides du centre et de la droite sont déjà dans la course pour les municipales, on imagine que les collectifs en question pourraient être tentés de faire monter les enchères auprès de candidats prêts à tout.