L’Université a décidé de ne pas renouveler les vacations d’un enseignant qui aurait donné libre cours à des idées « révisionnistes et négationnistes ».
Par Jean-Jacques Talpin
Certains élèves de l’université du Temps Libre d’Orléans (UTLO) qui dispense des cours à un public essentiellement constitué de retraités sont en émoi ! Un enseignant vacataire aurait en effet profité de ses cours (2 fois 2 heures) sur l’histoire de l’extrême droite en France pour laisser libre cours à ses penchants extrémistes. Des élèves ont donc exprimé leur stupéfaction à Yann Vaills, directeur de l’UTLO, qui lui-même a saisi Éric Blond, président de l’université d’Orléans. La sanction est tombée rapidement : l’enseignant mise en cause n’interviendra plus à l’UTLO l’an prochain alors qu’il avait fait une demande de renouvellement de ses vacations.
Le directeur de l’UTLO a également adressé une lettre à l’ensemble des inscrits à ce cours pour présenter ses excuses. « J’apprends avec stupéfaction, écrit-il dans cette lettre, le contenu de certains de ses propos (de l’enseignant). Si j’en juge par ce qui m’a été rapporté, il s’agit de révisionnisme, de négationnisme et d’un certain nombre d’absurdités scientifiques. Son discours, notamment sur la supériorité de ce qu’il a appelé « la race indo-européenne », est celui qui nous a été régulièrement servi, dans les périodes les moins reluisantes de notre histoire, et dont l’idiotie et l’ineptie ont été démontrées depuis longtemps par toute la science biologique et génétique ». Le directeur imagine même que ces propos seraient susceptibles d’aller jusqu’à « glorifier la race arienne ».
Tromperie sur les cours
« Je ne connais pas cet enseignant explique Yann Vaills, je le crois professeur dans un lycée intervenant régulièrement dans des UTL du centre de la France. Nous lui avons fait confiance (…) Je suis donc désolé que la confiance que nous accordons à nos intervenants ait pu amener à cette tromperie à laquelle s’est livré ce personnage, en utilisant la parole qui lui était laissée libre pour en faire une tribune au service de propos qui n’ont pas leur place à l’université ». La tromperie serait d’ailleurs avérée par le fait que ce professeur d’histoire aurait disséminé ses propos « plus ou moins adroitement dans une leçon qui contenait des éléments instructifs ». En clair, l’enseignant aurait proposé des cours classiques d’histoire de France mais en y insérant, discrètement, ses délires racistes et extrémistes. Chat échaudé craint l’eau froide : l’UTLO pourrait à l’avenir regarder d’un peu plus près les CV de ses intervenants !
Image en avant : UTLO
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La libre parole de l’extrême droite à l’Université d’Orléans en question