Vertueuse pour l’environnement, l’économie circulaire s’’impose peu à peu. Sous l’égide du département de Loir-et-Cher et de RESECO, une « Journée économie circulaire et commande publique » a permis, le 27 mars dernier à des structures de l’ESS de présenter des solutions innovantes, durables et économiques.
Par Jean-Luc Vezon
L’économie circulaire consiste à produire biens et services de manière durable en limitant consommation, gaspillage des ressources et production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire.
« Notre raison d’être est d’accompagner les collectivités et structures publiques dans l’intégration de l’économie circulaire dans leurs pratiques d’achat », explique Chloé Airaud, directrice de RESECO, association de 140 adhérents créée en 2006.
L’article 58 de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite loi AGEC) introduit une obligation nouvelle pour les acheteurs de l’Etat, des collectivités territoriales et leurs groupements.
« Les acheteurs publics doivent désormais acquérir des biens issus du réemploi ou de la réutilisation ou comportant des matières recyclées, selon des proportions fixées par type de produits. Et l’Etat a interdiction d’acquérir des produits en plastique à usage unique », nous précisait Véronique Rogez, directrice de la commande publique au département de Loir-et-Cher.
En pointe sur le sujet, la collectivité vient de voter en octobre dernier son Schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (SPASER). D’ici 2026, 100 % des marchés devront intégrer un critère environnemental et 30 % un critère social. Avec 55 millions de commandes en 2022 et 250 marchés notifiés (dont 73 % à des entreprises de la région et 50 % du Loir-et-Cher), l’ambition est forte.
La journée entendait présenter des outils aux acteurs publics pour implémenter plus d’économie circulaire dans leurs achats et créer des liens avec les entreprises répondant aux appels d’offres. Après une introduction d’une plénière par Cyrille Bonvillain, directeur général des services du département, 8 d’entre-elles ont pu pitcher devant la salle tandis qu’un salon avec 16 participants issus de différents secteurs (BTP, impression, déchets, habillement, mobilier intérieur, numérique, véhicules et transports… ) se tenait l’après-midi.
L’ESS concernée
Associées à cet évènement organisé avec le soutien financier de l’ADEME, la CRESS Centre-Val de Loire et la Fédération des entreprises d’insertion étaient présentes ainsi que plusieurs de leurs adhérents parmi lesquels la Ressourcerie aaa (Saint-Jean-de-Braye), Nouvelle Attitude (Tours), Precious Plastic Touraine Métamorf, Veloop et la ressourcerie la Charpenterie (La Riche).
« La journée a été très riche en échanges et interconnaissances entre offreurs de solutions d’économie circulaire et structures publiques de la région », se félicitait Caroline Mayet, responsable développement d’Enviepro (vêtements et reconditionnement d’ordinateurs) à Ingré. Son réseau propose des produits de 30 à 40 % moins chers.
« L’enjeu est aussi de développer des filières locales. L’économie circulaire et ses 5 piliers de l’économie circulaire (exploitation durable, éco-conception, économie de la fonctionnalité, allongement de la durée de vie et recyclage) sont positifs pour notre environnement mais aussi pour les finances publiques », concluait Chloé Airaud.
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Déjà deux marchés en région
La centrale d’ingénierie achats Approlys Centr’Achats, créée sous la forme d’un groupement d’intérêt public, afin de « favoriser la mutualisation » de l’achat public dans le but de promouvoir des achats responsables, raisonnés et durables (835 membres dans la région) vient de passer deux marchés de ce type. Le premier concerne du matériel informatique reconditionné (avec Bechtle) et le second du mobilier de bureau de seconde vie avec Bluedigo et la Saonoise de mobilier. « Les prix des PC sont divisés par deux. Ce marché nous permet déjà d’équiper 400 collèges », informait Véronique Rogez en précisant que l’objectif était aussi « de ne pas mettre trop d’exigences pour les PME pour leur simplifier l’accès aux marchés publics ».
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