Des tattoos à tout âge, et pas sans atouts

Du 15 au 17 mars, le CO’Met accueillait la 2e édition de l’Orléans Tattoo Show, à la programmation élargie et repensée pour affirmer le tatouage comme un art à part entière. Une ambition portée par Arnaud Métivier et Christelle Six-Métivier qui s’installera aussi à Tours en mai prochain.

L’Orléans Tattoo Show organisait le dimanche 17 mars une vente aux enchères d’œuvres au profit de la Maison des Femmes d’Orléans. Photo JLB


Par Jean-Luc Bouland

En 2023, l’arrivée au CO’Met d’Orléans d’une convention dédiée au tatouage, l’Orléans Tattoo Show, avait fait sensation, d’aucuns se demandant ouvertement s’il n’y avait vraiment rien de plus “culturel” à proposer pour rentabiliser ce nouvel équipement. Un an après, à quelques grincheux près, le soufflet est tombé, car les chiffres donnés par les initiateurs de ce pari osé ont parlé : plus de 13 600 visiteurs entre le vendredi et le dimanche soir pour venir voir et profiter du travail des plus de 250 exposants tentés par cette première expérience.

L’association Le Japon à Orléans présentait une expo photo, avant de célébrer sa semaine à Orléans, prévue fin mars. Photo JLB.


Ce beau succès obtenu par Arnaud Métivier et Christelle Six-Métivier ne pouvait pas en rester là. « Nous voulons vraiment démontrer que le tatouage est un art à part entière. Pour cette édition 2024, nous avons repensé toute la programmation des animations, et élargi l’accueil, tout en procédant à un autre choix des exposants pour montrer tous les styles de tatouages », explique Arnaud. Effectivement. Pour cette édition 2024, au vu de la liste des déçus de l’an passé, le nombre de participants est passé d’un peu plus de 250 à 408, la surface occupée s’est agrandie, et quelques stands “folkloriques” ont disparu au profit de professionnels plus attractifs, venus de toute la France, dont un certain nombre du Centre-Val de Loire, bien entendu.

Artistes et solidaires

La Loirétaine Claire Wicktorowska (L’art encré), basée à Saint-Gondon (45).


En 2023, la première édition proposait une vente aux enchères d’œuvres réalisées par des artistes exposants au profit du Téléthon. Cette année, sensibilisée par la cause, Christelle Six-Métivier a souhaité que ce soit la Maison des Femmes d’Orléans, dépendant du CHU, qui profite de cette initiative. « Le nombre de femmes victimes de violences est croissant dans le Loiret, et la Maison des Femmes répond à une nécessité », déclare sa présidente, Mélanie Aimée, par ailleurs médecin légiste. Certaines œuvres présentées lors de cette vente aux enchères ont ainsi rapporté plus de 1.000 euros, parfois en dessous de leur valeur réelle sur le marché de l’art.

Cannelle (rivière noire-art), venue de Josnes (41).


Lors de la visite du salon, à côté des stands de tatouages de style gothique, polynésien ou inspiré de la culture japonaise, on remarquait aussi le travail d’artistes “engagés” telle la Loirétaine Claire Wicktorowska, installée à Saint-Gondon. Ancienne élève des écoles Boulle et Duperre, elle compte parmi les intervenantes régulières de l’association Les roses de Jeanne, implantée à Gien et liée au CHU d’Orléans, et intervient régulièrement pour des tatouages thérapeutiques. « Je souhaite apporter mon savoir-faire et mon écoute aux patientes touchées par la maladie, les aider à se réapproprier leurs corps par le biais de dessins fins et harmonieux tatoués sur les cicatrices qui les marquent dans leurs chairs », dit-elle. Dans la même démarche, l’association Sœurs d’encre, qui organise l’événement Rose Tattoo dédié au tatouage post-cancer du sein, partage également cet investissement.

Des tatouages à tout âge

Enygmatattoo, venu de Chartres (28). Photo JLB.


En naviguant dans les allées d’une telle convention, en observant le public, poussant des poussettes avec enfants, accompagnant des ados demandeurs ou aux allures de leurs grands-parents, on se rend compte que la demande de tatouage n’est plus réservée à une catégorie de “rebelles” en décalage avec la société, mais qu’elle concerne tout le monde, tous les âges et toutes les classes sociales.

Jérémy Bertin (Le vêtement incarné), installé à Le Blanc (36).


Ainsi, pour la présentation de la vente aux enchères, le “commissaire-priseur” de service, l’homme le plus tatoué de la convention, est un ancien professeur des écoles. Certaines statistiques disent que près de 30% de la population française porteraient aujourd’hui un tatouage. Il y a certainement une étude sociologique à faire sur le sujet. Mais, en attendant sa publication, Arnaud et Christelle donnent rendez-vous à tous les amateurs du 24 au 26 mai prochain pour la première convention du genre qui se tiendra à Tours, où plus de 250 professionnels du genre seront là pour les attendre.

La vente aux enchères du dimanche 17 mars.

Commentaires

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  1. Chacun sa vie chacun son chemin.
    Si certains jugent que leur corps n’est pas assez attirant, ils sont totalement libres…

    Pour cela, est-ce comme la chirurgie esthétique, de non garantie du résultat définitif souhaité ?

  2. Un petit tatouage discret c’est acceptable mais des membres entiers c’est horrible. Sans compter, que les encres de tatouage ont une mauvaise réputation (elles peuvent être à l’origine de cancer). Par ailleurs ce n’est pas un signe distinctif positif de bien-être, ni de culture. Et enfin si ça peut plaire au moment où on décide de le faire, ça peut ne plus être le cas du tout quelques années plus tard ; et là c’est compliqué et douloureux ! Mais chacun dispose de son corps…, et de son argent bien dépensé ou pas.

  3. Les tatouages sont des œuvres d’art corporel, elle représentent la personnalité de la personne qui la porte, et peut avoir beaucoup d’importance pour elle, selon sa signification. Donc on ne peut pas vraiment juger.

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