En attendant les JO, la folie du breaking va rythmer le printemps orléanais

Nouveauté des JO de Paris 2024, le breaking fait une apparition remarquée dans le monde du sport. A Orléans le CCNO a décidé de mettre en avant cette danse athlétique mais non moins artistique, grâce à une série d’animations dans la ville en lien avec cette discipline hybride à mi-chemin entre danse et sport.

Arnaud Deprez. Crédit photo Cyril Zannettacci
 
Par Mael Petit


Après sa bataille de 1870, Orléans aura sa battle en 2024. Rien à voir avec un possible retour d’un contingent prussien en terre loirétaine, mais plutôt la promesse d’une armée de breakers qui s’apprête à envahir la cité ligérienne au moins jusqu’en juillet. C’est le pari fait par le Centre Chorégraphique National d’Orléans avec la volonté d’explorer le lien danse et sport au cours d’une année rythmée par les Jeux olympiques et paralympiques en France. Pour être en « résonnance avec les JO », le CCNO lance donc Break’n’Dance, une série de spectacles, ateliers de danse, démonstrations et performances dans des lieux insolites de la ville et même en extérieur. Avec en fil rouge le breaking, danse issue du hip-hop et développée aux Etats-Unis, avec ses valeurs, son rapport au sol, ses figures, ses pas et ses styles, danse athlétique qui deviendra pour la première fois olympique à l’occasion des JO de Paris 2024 dès l’été prochain.

De la rue au théâtre

Si les street shows, performances toujours spectaculaires, seront évidemment attendues comme le point d’orgue du programme, Break’n’Dance n’oublie pas pour autant les institutions culturelles orléanaises avec un partenariat avec le théâtre d’Orléans. Les majorettes des Major’s girls de Montpellier avaient d’ailleurs lancé les hostilités chorégraphiques à la salle Touchard en février en attendant Twenty-seven perspectives mobiles de Maud Le Pladec et Anne-Karine Lescop le samedi 23 mars pour une re-création de la Symphonie inachevée de Schubert conçue pour 27 danseuses et danseurs amateurs. Une belle mise en bouche avant l’arrivée du breaking le 3 avril mis en scène dans « Sous-sol » de la compagnie Allongé, première création imaginée et chorégraphiée par Arnaud Deprez. « A l’origine le break est un art de rue mais il possède différentes facettes. Il a ce côté athlétique et même sportif puisqu’il a fait son entrée aux JO. Mais c’est aussi intéressant de l’amener sur scène, cela permet une expression plus artistique de cette discipline », explique-t-il. Dans ce spectacle un accent particulier a été mis sur le jeu de lumière et sur le son, bruits organiques en partie enregistrés en souterrain. « Dans ce spectacle, les danseurs se déplacent, glissent et traversent la scène. Ils sont en mission tels des spéléologues sur une exoplanète », illustre Arnaud.

Sous-Sol de la Cie Allongé – ©Ammonite Production

Tourbillon de flammes sur le parvis de la cathédrale

Après avoir écumé les compétitions de break aux quatre coins du globe, ce jeune danseur performeur s’ouvre désormais à la scène où il s’éclate à exhiber sa passion. Avec ses danseurs il sera en représentation au complexe sportif de La Source pour un spectacle gratuit, précédé d’un street show plus classique devant les portes du gymnase où Arnaud Deprez et le CCNO espèrent créer l’événement et attiser la curiosité dans le quartier. « La pratique du break reste assez niche en France et n’a pas encore la popularité qu’il peut avoir dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis. Les JO sont une vitrine pour notre discipline et on espère qu’avec cette programmation, on peut aider à démocratiser un peu plus sa pratique ». Et il y aura de quoi faire à partir du mois d’avril puisque les exhibitions et les démonstrations en extérieur vont se multiplier dans la ville.

A commencer par la semaine olympique et paralympique du 2 au 6 avril au cours de laquelle le Parc Pasteur accueillera des ateliers d’initiation au breaking animés par Arnaud Deprez. Animations destinées aux très jeunes, elles permettront de donner un avant-goût de cette danse de rue qui prendra tout son sens le 2 juin au musée des Beaux-Arts. L’occasion pour Lou Orblin, ancien élève au Conservatoire national supérieur de danse de Paris piqué tôt par le virus du break, d’offrir une performance suspendue en dialogue singulier avec certaines œuvres du musée. Le jeune danseur reviendra d’ailleurs performer pour mettre le feu le 10 juillet lors du passage de la Flamme olympique sur le Parvis de la Cathédrale.

Lou Orblin performera lors du passage de la flamme olympique à Orléans.

Un battle au pied de Jeanne d’Arc

Avant ça Lou Orblin et son Boxcrew accompagnés de la Compagnie Allongé proposeront d’assister à des « échauffements publics » en collaboration avec l’association PEP45 dans le cadre de la Nuit du handicap le samedi 15 juin. Deux rendez-vous à 11h puis 18h centrés sur une initiation inclusive ouverte à toutes et à tous avec une attention portée aux personnes en situation de handicap. Un échauffement avant le gros temps fort de ce printemps : le battle d’Orléans le 19 juin Place du Martroi. Le breaking dans sa forme la plus brute, pure et incontournable. L’expression originale de cet art de rue au cours d’un affrontement avec quelques-uns des meilleurs breakeurs français voire européens. Un casting qui reste encore à finaliser par Arnaud Deprez qui a vu les choses en grand pour offrir gratuitement aux Orléanais un aperçu de ce que pourraient être les épreuves de break lors des JO. Une compétition rythmée par le Dj hollandais Nobunaga, incontournable dans le milieu, où les danseurs enchaineront les figures comme les coupoles, les six-step ou encore les freezes en s’adaptant au son envoyé, laissant toute sa place à l’improvisation. Une après-midi qui s’annonce bouillante sous la supervision d’une Jeanne qui n’a pas fini de tourner de l’œil.

Un film sur le breaking au CCNO

A partir du 2 avril et jusqu’au 10 juillet, une projection en boucle de « Le breaking, un art pour tous », mini film de Maxime Fleuriot, est proposée au Centre Chorégraphique National d’Orléans. Pilier de la culture hip-hop et né aux Etats-Unis, le breaking est une danse qui dans l’imaginaire collectif est associée à des mouvements au sol athlétiques. Dans ce film, Bruce Chiefare, chorégraphe et ancien champion du monde de breaking, initie à cette danse une centaine d’amateurs, avec comme objectif la participation au grand défilé de la Biennale de la Danse de Lyon. 9 mois pour se préparer et la volonté de se distancer des poncifs de la performance spectaculaire pour se recentrer sur le partage et l’échange inhérents à cette pratique.

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