Une pépite du Campus de la CCI de Châteauroux a récompensé les élus des chambres de commerce de la Région pour avoir fait le déplacement dans l’Indre sous des trombes d’eau.
Par Pierre Belsoeur
Karim Belharet a fait poser les portables des plus acharnés “scrolleurs” de l’assemblée, lorsqu’il est intervenu face aux élus des chambres de commerce du Centre-Val de Loire. Jacky Thoonsen n’avait pas eu de chance avec le temps pour attirer ses collègues dans l’Indre. En revanche, il possédait un atout maitre pour que les patrons de l’Industrie et du Commerce n’oublient pas de sitôt cette assemblée générale décentralisée dans l’Indre.
Promenade dans le cerveau d’un cochon
L’histoire que leur a racontée Karim est extraordinaire. Cet enseignant-chercheur de l’école d’ingénieurs HEI poursuit depuis dix ans des travaux permettant de développer des microrobots magnétiquement guidés pour naviguer dans le corps humain. Comment ?
C’est tout simple : vous fabriquez des microrobots capables de circuler dans un vaisseau sanguin irriguant le cerveau et après avoir dressé l’équivalent d’une carte GPS du cerveau, vous guidez magnétiquement votre robot pour aller décharger sa charge médicamenteuse à l’endroit exact où il convient de traiter une tumeur ou renforcer une cloison pour éviter un AVC. Plus besoin d’ouvrir la boîte crânienne ou de bombarder la tumeur de chimiothérapie avec les dommages collatéraux équivalents aux bombardements de haute altitude !
Magique ? Evidemment, ce qui est magique aussi, c’est que l’équipe française (et donc castelroussine) du Dr. Belharet est la plus avancée mondialement dans ce type de recherches… mais qu’il faudra encore dix ans avant que le robot miracle fasse son entrée dans la boite à outils des services de chirurgie cervicale ! Actuellement Karim Belharet, après avoir modélisé le cerveau d’un cochon « le plus proche du cerveau de l’homme… enfin de l’humain », corrige-t-il après avoir vu apparaitre des sourires dans la salle, s’emploie à y faire circuler ses microrobots.
Une présentation qui a évidemment été saluée par un tonnerre d’applaudissements. Les élus consulaires, qui ont participé à l’issue de l’assemblée, à la visite express du campus, ont été impressionnés par la taille des installations qui rassemblent l’école d’ingénieurs Junia HEI et le centre de formation qui propose 39 formations diplômantes, ce qui en fait le plus gros centre de formation par alternance de la région Centre-Val de Loire.
Les stagiaires de seconde, un casse-tête et une chance
Le budget du centre de formation (8M€) pèse d’un poids énorme dans celui de la CCI de l’Indre (11M€). Les budgets justement, il en a été question au cours de l’assemblée, avec la menace d’une nouvelle ponction de l’Etat dans les revenus fiscaux des chambres consulaires pour mener à bien son plan d’économie. Mais la mobilisation immédiate concerne l’accueil, dès le mois de juin 2024, des stagiaires de seconde dans les entreprises. 1 800 jeunes à accueillir quand près de neuf entreprises sur dix ont moins de dix salariés. Le président Martinet a regretté qu’une fois de plus une décision gouvernementale tombe sans concertation avec les entreprises, mais estime que cette opportunité doit être saisie au moment où le commerce et l’industrie n’attirent plus assez les jeunes. Bien heureuses les entreprises qui disposent d’un service ressources humaines…
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