Une soirée remplie d’émotion à Chanteau. La ville a salué la mémoire de Denise Zermati, figure emblématique de la commune disparue il y a 8 ans. Une vie d’engagement citoyen et humaniste au service de ses administrés, de ses élèves et de la Paix.
Nombreux sont venus les Chanteausiens de cœur ce vendredi 16 février 2024 salle Pierre Quivaux, pour honorer la mémoire de leur amie, leur professeur, leur maire, Denise Zermati qui les a quittés trop tôt en février 2016. La présentation et la distribution d’un recueil de ses discours compilés par ses amis les plus proches, les familles Joumas, Gabory-Lajoie et Chaussin, a été l’occasion de rassembler de fervents admirateurs de Denise autour de sa famille, depuis ses petits-enfants comme Elia 11 ans et Dina 18 ans jusqu’à ses filles et fils et son mari Serge. Ils ont su faire partager au micro ses textes avec une grande sincérité, des textes dans un style très personnel associant littérature et humanisme.
L’émotion fut à son comble quand ensuite, les témoignages se sont succédé faisant passer l’auditoire du rire à l’extrême gravité, de son ancien élève Gilles Prono, actuel premier adjoint et ses souvenirs du professeur d’anglais hors pair qu’elle était, de Michel Berrué rappelant la solidarité dont elle avait fait preuve, initiant l’engagement entier de la commune auprès de l’agriculteur bio qu’il était, très gravement sinistré par la tempête, et désespéré alors qu’il débutait, d’Hélène Mouchard-Zay représentant le Cercle Jean Zay dont Denise était une militante engagée, qui a rappelé en lisant un texte émouvant de sa mère Malka sur le devoir de mémoire, la tragédie vécue par ses parents, ses oncles et ses tantes, dix-sept personnes au total, déportées et disparues lors de la Shoah.
La centaine de personnes présentes a ensuite assisté à un court diaporama commenté par Richard Chaussin qui était son premier adjoint, illustrant les réalisations de ses mandatures.
La manifestation, coorganisée par l’Association Chanteau Culture Animation dont elle était la fondatrice, s’est clôturée par un moment convivial très chaleureux, le verre à la main où chacun a pu échanger ses souvenirs dans la joie de se retrouver. En somme, un moment que Denise Zermati aurait adoré !
Un petit-fils de Denise lit un de ses discours – Photo Jean-Pascal Lambert
A l’heure où Missak Manouchian et ses camarades de combat entrent au Panthéon, on peut citer Denise dans un de ses discours en 1998 : « Le devoir de mémoire s’adresse plus particulièrement à la jeunesse, car c’est à elle qu’appartient l’avenir et que c’est à chacun de nous de lui transmettre ce que l’histoire nous enseigne. Entretenir la mémoire, c’est la mettre au quotidien en France, en Europe dans le monde au service de la dignité de l’homme, de la citoyenneté et de la paix. »
Texte de Jean-Pascal Lambert, Président de l’ACCA
complété par Bernard Thinat