La Région apporte de l’air à l’agriculture

Le conseil régional qui se réunit ce 20 février va avancer des aides financières pour les jeunes exploitants du Centre-Val de Loire installés en 2023. Une nouvelle politique de gestion et de protection de la ressource en eau va également être mise en œuvre. Des politiques qui seront exposées sur le stand de la Région au salon de l’agriculture.

Illustration Pixabay
 
Par Jean-Jacques Talpin

Face à la crise agricole, la Région entend prendre toute sa place en apportant des réponses sonnantes et trébuchantes. « J’entends tous les jours des agriculteurs qui me disent : on n’y arrive pas, rapporte François Bonneau, le président du conseil régional. Il faut trouver des solutions ! ». Alors qu’il n’hésite pas à rappeler les mouvements des bonnets rouges en Bretagne ou des gilets jaunes, François Bonneau veut éviter une telle issue qui pour autant ne saurait se résoudre « à mettre sous le boisseau les enjeux environnementaux ». A son niveau la Région peut apporter une petite réponse. Ce sera l’objet d’une délibération soumise ce jeudi aux élus régionaux à Orléans. Depuis 2023 la Région distribue, au nom de l’État et de l’Europe, la « Dotation jeunes agriculteurs », une aide comprise entre 14 000 et 40 000 euros qui vient soutenir les investissements des nouveaux exploitants. Même si elle est responsable de cette DJA, la Région dépend également d’une agence de l’État qui verse concrètement cette aide. Pour les nouveaux installés en 2023, 60% doivent être versés au plus tôt en avril et 40% dans un an. « Trop tard », estime de son côté François Bonneau qui a décidé d’accélérer le mouvement. La Région versera ainsi (sans doute fin février ou début mars) à tout nouvel installé une aide forfaitaire remboursable de 8 400 euros.

55% des eaux régionales pour l’irrigation

Un effort qui représente plus de 2 millions d’euros pour les finances régionales. Au total 260 jeunes agriculteurs installés en 2023 devraient en bénéficier. Un chiffre important mais qui cache en fait une véritable crise d’attractivité du monde agricole. « Pour maintenir notre tissu agricole régional, il faudrait au moins 400 installations par an. On en est loin. Un agriculteur sur deux qui prend sa retraite ne trouve pas de repreneur », se désole François Bonneau.

Une autre intervention doit, indirectement, soutenir l’agriculture. La Région va exercer cette année une nouvelle compétence, celle « d’animation et de concertation en matière de gestion et de protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques ». La Région veut ainsi renforcer son rôle dans le domaine de l’eau qui impacte naturellement ses compétences économiques, d’aménagement du territoire et d’environnement. Mais aussi dans le domaine agricole puisque 55% des eaux utilisées dans le Centre-Val de Loire le sont pour l’irrigation agricole avec des besoins grandissants de retenues et de « bassines » pour fournir de l’eau en périodes sèches. Après des « assises de l’eau » organisées à l’automne 2023, la région veut développer ses compétences en renforçant la concertation avec tous les acteurs économiques, mais aussi avec le monde associatif et la société civile. « Nous sommes légitimes pour exercer cette mission » estime le président régional.

Priorité santé

La Région est également « légitime » dans le domaine des formations sanitaires et sociales dont les besoins sont grandissants. Après un Schéma régional des formations sanitaires et sociales adopté en 2022 les élus devraient voter jeudi une « carte cible » qui fixe de nouveaux objectifs. C’est vrai en particulier pour la profession d’infirmier. En quelques années le nombre d’élèves infirmiers et infirmières passera de 1 200 en 2018 à 1 585 cette année et 1 800 en 2025, ce qui exige notamment de gros investissements pour la construction ou l’agrandissement de centres de formation. C’est d’ailleurs pourquoi la Région demande à l’État un coup de pouce financier tout en s’engageant de son côté à soutenir le déploiement d’une option « métiers de la santé » dans les lycées régionaux. Le même effort sera consenti dès cette année pour les autres métiers : kinésithérapeutes (100 en 2024), sages-femmes (32), orthophonistes (50) et orthoptistes (17). Cette politique en faveur du paramédical vient soutenir l’autre jambe de la « priorité santé » : le salariat de médecins, l’ouverture de maisons de santé, le soutien à la Faculté de médecine d’Orléans en attendant d’autres outils (encore secrets…) – qui seront dévoilés en avril 2024.

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