La mise en place généralisée de l’uniforme scolaire va-t-elle se prendre une veste ? Face au report des déclarations de volontariat, parlementaires et membres du gouvernement pourraient donner l’exemple en lançant une nouvelle mode.
Par Mag’Dom
« L’ennui scolaire naquit un jour de l’uniformité ». Parodiant le poète et philosophe Antoine Houdar de La motte, inscrit au Panthéon de la tribu taupienne, quelques jeunettes affichaient cette semaine leurs plus beaux sourires, mises en joie par le report à fin juin de la période test pour l’expérimentation de l’uniforme à l’école, au grand dam de leurs consœurs à poils ras. Initialement prévue ce 15 février, celle-ci est bien loin d’atteindre la centaine d’établissements volontaires claironnée par le président Macron. Ceux-ci commencent à se rétracter, souvent à l’initiative des élèves ou des conseils parentaux, ou se font des plus discrets, comme les trois seuls de la région Centre-Val de Loire, en Eure-et-Loir, Cher et Indre. Dans les cours de récréation, quelques médisants évoquent même l’obligation de porter des chaussures de compensation personnalisées, pour qu’au moment de l’appel l’enseignant ne voit qu’une seule tête, au risque contraire que cela barde pour son matricule.
Un tel désamour pour un procédé éducatif aux résultats non prouvés scientifiquement a généré d’autres idées dans quelques couloirs, telle l’obligation pour les membres du gouvernement et les parlementaires de donner l’exemple en adoptant eux aussi une tenue unique. Une commission de Souveraineté vestimentaire, à vocation fraternelle et trans partisane, patronnée par l’élu parisien Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance, serait étudiée dans certains ateliers. L’élue creusoise Catherine Couturier pourrait y valoriser la marque Fursac, implantée à La Souterraine, en faisant fi de son étiquette d’insoumise qui lui annonce quelques revers au sein de son parti. Et, persiflent certains, « cela garantirait un meilleur anonymat à ceux qui se font filmer avec le pantalon sur les chaussettes ».
Dans notre région, cette rumeur génère beaucoup d’espoirs. A Saran (45), la marque Corel étudie de nouveaux sous-vêtements tricolores. A Châteauroux (36), les cadres de Mode Val de Loire auraient déjà le petit doigt sur la couture du pantalon, prêt à répondre à l’appel de la Nation. A Argenton sur Creuse (36), le Musée de la chemiserie et de l’élégance masculine cogiterait une exposition sur « Les costumes de la République ». Mais nul ne sait si un hommage particulier y sera rendu à Jean-Claude Pascal, qui lui a fait don de sa collection de vêtements. L’acteur et chanteur, décédé en 1992, est aussi l’auteur d’un polar intitulé Le panier de crabe, qui ferait peut-être tache dans un défilé de mode, même illustré par la chanson de Barbara, en capote à boutons dorés…