« A tout rompre », thème de la rupture autour d’un quatuor d’artistes au théâtre d’Orléans

Que se passe-t-il quand deux circassiens rencontrent deux comédiens ? Cela donne un spectacle inclassable où humour, voltige et souvenirs de ruptures s’enlacent joyeusement. C’est encore au Centre Dramatique d’Orléans pour la soirée du vendredi 16 février.

Vincent à gauche et Sacha à droite – Photo B.T.

 
Par Bernard Thinat


Disposition bi-frontale salle Vitez où des gradins ont été installés en fond de plateau, les quatre nous accueillent, il semble ne pas avoir terminé leur installation, plaçant çà et là, livres ou autres babioles. A droite comme à gauche, un échafaudage, tous deux reliés par un troisième au centre, lequel aura tôt fait de s’effondrer à la première secousse. Symbole ou métaphore de la rupture écologique due au dérèglement climatique.

Voleak et Vincent sont deux circassiens, le second porteur, la première voltige dans les airs telle une plume, happée in extremis par les bras de son porteur avant de s’écraser au sol. C’est du grand art. Tous deux, entre deux acrobaties, nous parlent de leurs vies, Vincent craignant la solitude, Voleak ayant fui le Cambodge, sa terre natale, après que les Khmers rouges aient commis l’innommable. Sa famille n’en parle pas, chacun prie, mais quel est l’objet de leurs prières, s’interroge-t-elle ?

Les deux autres, Alice et Sacha, comédiens de formation, mais on les sent néanmoins baignés par l’art circassien, manient l’humour à leur manière. Alice a perdu il y a quelques années sa belette tant aimée qu’elle a naturalisée, alors elle lui écrit une lettre. Elle s’essaie aux acrobaties avec le succès qu’on imagine, quoique… Le second en classe de 6ème a vu se détourner sa copine vers un autre après une séance de piscine, qu’il recrée, essai de psychanalyse en direct sur le plateau, qui va très mal tourner. Mais ces deux-là peuvent-ils réussir quoi que ce soit quand les deux autres émerveillent le public. Ruptures entre succès et échecs qui émaillent nos vies.

Alice à gauche et Voleak à droite – Photo B.T.


« A tout rompre » ne réunit pas des artistes à identité propre, ici les identités se confondent. Certes, on est de formation circassienne ou théâtrale, mais on ne se réfugie pas sur ses compétences, on va voir chez l’autre afin de s’enrichir.

Au final, magnifique chant khmer de Voleak perchée tout près des cintres, les trois autres iront la chercher par une pyramide. Tout est fini ? Enfin presque ! Vifs applaudissements du public au final, ainsi qu’entre chaque performance acrobatique.

A tout rompre

avec Alice Vannier, Voleak Ung, Sacha Ribeiro et Vincent Brière

Le Was Groupe est un collectif né de la rencontre entre circassiens et comédiens, Voleak n’étant pas une inconnue au CDN d’Orléans puisqu’elle faisait partie de l’équipe de Séverine Chavrier avec son spectacle « Projet un – Femme n°2 », présenté en 2017.

Le spectacle est produit par la Compagnie MPTA (les Mains, les Pieds et la Tête Aussi), admirez l’appellation, qui porte le festival utoPistes sur la Métropole de Lyon et construit avec l’École de Cirque de Lyon, le projet d’une Cité Internationale des Arts du Cirque / Pôle National Cirque en préfiguration. Attendue en 2027 dans la Métropole de Lyon, la Cité Internationale des Arts du Cirque se dédiera à toutes les pratiques circassiennes.

Plus d’infos autrement sur Magcentre: Les Soli du CDN enflamment le théâtre d’Orléans

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