Le 10 juillet, la marina de Montargis doit accueillir la flamme olympique. Ce port, à vocation touristique, est cofinancé à 50 % par le Département. Marc Gaudet, président du Conseil départemental du Loiret, est venu en visite, en compagnie de Nelly Dury et Ariel Lévy, les deux conseillers départementaux représentant le Montargois.
Au sud de Montargis, un projet touristique ambitieux complété par tout un programme immobilier – Photo Izabel Tognarelli
Par Izabel Tognarelli
Le calendrier se dessine donc ainsi, avec une fin des travaux aux alentours de Pâques et un port Saint-Roch (la « marina ») fin prêt, en service pour la saison estivale, avec des bateaux amarrés aux pontons ; en escale, mais aussi en résidence, avec des tarifs sans commune mesure avec ce qui se pratique sur les quais de la Seine, à une journée de navigation par le canal (et 1h30 par la route). Mais il faudra aussi que la capitainerie et le restaurant soient en activité. Le bâtiment, dans lequel les deux activités seront dissociées, est construit.
Dans ce projet ambitieux, l’Agglo est propriétaire du foncier, mais tout le programme immobilier relève de la commune de Montargis. Le maire, Benoît Digeon, a travaillé sur ce sujet avec Philippe Vareilles, adjoint à l’urbanisme. Il pense avoir trouvé un capitaine. « Un choix va être proposé aux alentours du 20 février. Nous allons confier une mission provisoire de deux ou trois ans. Peut-être la première année se fera-t-elle en direct avec l’Agglo, ou peut-être ce capitaine travaillera-t-il sous les ordres d’une société gestionnaire : pour le moment, ce n’est pas encore défini ».
Côté restaurant, l’Agglomération va passer par un appel à manifestation d’intérêt. « Nous allons travailler à un cahier des charges de façon à avoir une belle restauration : je n’ai pas envie que cet ensemble soit galvaudé par une restauration de qualité moyenne », nous explique Jean-Paul Billault, maire de Solterre et président de l’Agglomération montargoise. L’enveloppe budgétaire de 10 millions d’euros a été respectée, le Département a participé à hauteur de la moitié.
Un quartier en pleine mutation
Au sud de Montargis, la marina s’inscrit dans un quartier Saint-Roch en pleine mutation. Benoît Digeon a présenté à Marc Gaudet et aux autres élus présents le projet dans son ensemble. Mais à Montargis ce jour-là, l’actualité bruisse des 52 amendements déposés courant décembre par Alphonse Proffit et qui font l’objet, le soir même, d’une réunion du Conseil communautaire.
Jean-Paul Billault estime que ces actions freinent les projets de l’Agglo. Il a exposé la situation à Marc Gaudet : « Nous avions commencé à rencontrer des investisseurs intéressés, mais ceux-ci commencent à avancer ce blocage permanent, et c’est ennuyeux. Le territoire en pâtit et c’est dommage ».
Quand des élus rencontrent d’autres élus et parlent de leurs problèmes d’élus (Digeon, Billault, Gaudet) – Photo Izabel Tognarelli
Marc Gaudet abonde dans le sens d’une capacité de nuisance : « Cela crée de l’inertie sur un territoire qui n’en a pas besoin. Partout dans le Loiret, on voit bien cette césure départementale, avec cette métropole orléanaise qui aspire : dans le Montargois, on a besoin de soutien ».
Alors y a-t-il abus de procédure ? C’est apparemment la carte que veulent jouer les élus face à cette « obstruction communautaire ». Entre élus, ce jour-là, on déplorait des procédures dont, estimaient-ils, tout le monde allait sortir perdant.
Des projets immobiliers à la pelle
À la marina de Montargis va s’ajouter une résidence senior de 120 appartements. À proximité immédiate s’ajoute le projet d’une quinzaine de logements à la place d’une friche industrielle, ainsi qu’un bâtiment de quatre plateaux de 400 m² chacun, le rez-de-chaussée à vocation commerciale, les trois étages dévolus aux activités.
Mais comme tous les investisseurs, Nexity marque le pas : sur les neuf projets de résidence seniors en région Centre-Val de Loire, celui de Montargis est le seul à avoir été conservé. Le dossier fait l’objet de discussions en mairie et fera l’objet d’éventuels ajustements calendaires, mais le maire assure qu’il sera maintenu.
L’EHPAD « Au fil de l’eau », situé à l’arrière de la marina et destiné à des personnes très dépendantes, est appelé à changer d’adresse d’ici quelques années : « Le CHAM souhaite rassembler toutes ses activités à Amilly », explique Benoît Digeon, qui y voit déjà la perspective d’un nouveau programme immobilier. Quant au grand immeuble qui surplombe l’actuel EHPAD, le maire appelle de ses vœux que l’hôpital prenne une décision à son sujet, « qu’ils le démolissent ou qu’ils le refassent ».
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