L’ancienne maire centriste de Strasbourg est venue mobiliser à Orléans les troupes Renaissance pour le scrutin de juin prochain. Une campagne qui n’échappera pas au débat sur l’immigration.
Fabienne Keller (à droite) – Photo Magcentre
Propos recueillis Jean-Jacques Talpin
Commencer une campagne sans tête de liste, c’est un peu compliqué ?
F.K. : A l’origine Stéphane Séjourné avait été pressenti avant qu’il ne soit appelé au gouvernement. Mais Renaissance ne manque pas d’hommes et de femmes capables de mener une telle campagne. Ce pourrait être Olivier Véran, Clément Beaune, Thierry Breton ou d’autres. Je pense que notre tête de liste sera désignée après la composition finale du gouvernement et la déclaration de politique générale de Gabriel Attal, sans doute après le 30 janvier. Mais notre campagne est lancée et sur de bons rails…
Vous serez une des chevilles ouvrières de cette liste ?
Je suis députée européenne, ancienne maire de Strasbourg et secrétaire générale déléguée de Renaissance en charge de la mobilisation. J’ai l’Europe et son idéal dans le sang. J’espère donc continuer ma tâche au sein de Renew qui est notre groupe à l’échelle européenne. Notre campagne sera véritablement européenne pour montrer qu’il y a certes des politiques à modifier mais dans un cadre européen, le seul qui nous protège.
Le Conseil constitutionnel vient d’invalider une grande partie de la réforme sur l’immigration. C’est un échec ?
Pas du tout car nous revenons ainsi en grande partie au texte initial du gouvernement qui me convient bien car il s’agit d’un texte équilibré entre reconduite des étrangers en situation illégale et simplification des règles administratives.
Une grande partie de la campagne se fera sur le thème de l’immigration…
Sans doute. Même si notre campagne sera conduite aussi sur d’autres fronts. Mais il est évident que le Rassemblement national qui n’a rien à proposer va faire ses choux gras des questions d’immigration. Et pourtant là aussi, l’Europe peut être une partie de la solution. Nous venons d’ailleurs de franchir un grand pas avec le projet de Pacte sur la migration et l’asile qui vise à renforcer la lutte contre l’immigration illégale et à accélérer la reconduction des personnes en situation irrégulière. Ce pacte prévoit un filtrage aux frontières de l’Union européenne, afin d’accélérer le traitement des demandes d’asile. Jusqu’à présent le droit d’asile relevait des législations nationales. Nous avons désormais un cadre européen.
La mobilisation des agriculteurs, c’est aussi une remise en cause de l’Europe ?
L‘agriculture a largement bénéficié de l’Europe. Sans l’Europe notre agriculture serait en difficulté. Mais il est vrai qu’il y a sans doute des politiques à revoir, des normes à retravailler, à simplifier. La réorientation des aides de la politique agricole commune en faveur de l’environnement a débouché sur un cadre juridique trop technique. Il faut évaluer sans cesse ces politiques sans les rejeter. Il faut aussi faire preuve d’humilité et écouter nos agriculteurs.
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