Vendredi 19 janvier, Rachida Dati a annoncé à Nontron la tenue des Assises de la culture en milieu rural pour le printemps à venir. Un ambitieux programme un peu en jachère à cause de l’actualité, mais ouvert à tout un champ de possibilités.
Par Mag’Dom
« Qu’une belle culture abreuve nos sillons », ironisait ce lundi la facétieuse Vert-Motte, après la venue en Nouvelle-Aquitaine de la ministre de la Culture. Car qui peut vraiment définir la beauté, râlaient toutes griffes dehors quelques taupes citoyennes prêtes à prendre les armes pour défendre la création underground. Une vaste concertation nationale se prépare sur l’offre culturelle dans les territoires ruraux, dite Printemps de la ruralité. « Deux personnalités seront désignées pour porter une réflexion spécifique sur la place de la création artistique en milieu rural, et sur la question des usages qui peuvent être faits des lieux patrimoniaux », a dit la ministre, préparant pour dans deux mois des Assises nationales de la culture en milieu rural. En espérant que ces réflexions ne seront pas au ras des pâquerettes.
Mais c’était compter sans les agriculteurs, aux attentes plus terre à terre, peu soucieux de séparer le bon grain de l’ivraie, qui versèrent quelques pesticides dans le programme gouvernemental. Les futurs nominés font encore l’école buissonnière, et la volonté ministérielle de contribuer « à la redynamisation des territoires ruraux par le design » n’avait pas envisagé le lisier comme première matière utilisée.
Dans notre beau jardin de France qu’est la Région Centre-Val de Loire, la culture en milieu rural est une moisson de tous les jours. Le choix de Bourges comme Capitale de la culture en 2028 en est un bel exemple, tout comme d’autres programmations dans ses six départements, mais c’est en Indre-et-Loire que d’aucuns en notent une synthèse symbolique. Chaque été, à Descartes, ville d’origine du philosophe éponyme, se tient l’un des spectacles les plus drôles sur la ruralité, dans la Ferme des Bodins.
Nul ne sait si c’est avec un regard bovin qu’écoutait ébahi le public du père de la philosophie française et du « Je pense donc je suis » mais il est certain qu’en cette période de vache maigre pour les acteurs du monde rural, c’est le redoutable « Je dépense donc je suis » qu’ils voudraient enterrer à jamais.