Le maire-président d’Orléans assume son surprenant message de vœux décliniste qui aurait été apprécié par des « dizaines de milliers de personnes ». Mais rien à voir avec les municipales de 2026 !
Serge Grouard a retrouvé le sourire au moment d’affronter 2024. Photo Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin
Ni acte de contrition, ni regrets, Serge Grouard assume tout ! En ce début d’année le maire et président d’Orléans Métropole publiait un étrange message de vœux ou plutôt de « non vœux pour une nouvelle année 2024 ». Dans ce message Serge Grouard déclinait toute sa panoplie d’antiennes répétées par le passé sur les antennes de la très progressiste chaîne CNews. En clair, la France est foutue et va progressivement sombrer. L’environnement, la désindustrialisation, l’immigration… tout était promis à vau-l’eau. Un discours décliniste mais aussi ultra droitier piétinant les plates-bandes du Rassemblement national en réclamant l’abandon du droit du sol au profit du droit du sang et en militant pour la prééminence du droit national sur le droit communautaire. 2024 annonçait-il, « sera pire que 2023 qui était pire que 2022… que 2021… ».
On aurait pu croire à un moment d’égarement du maire. Que nenni ! Lors de ses vœux adressés à la presse régionale ce mercredi 24 janvier au sein de CO’Met, M. Grouard a validé tous ses propos… et même davantage. « La France est dans le pétrin depuis 40 ans explique-t-il, c’est vrai dans tous les domaines, le nombre de demandeurs d’asile explose, les expulsions (OQTF) d’étrangers ne sont plus appliquées, la désindustrialisation s’accélère, l’environnement se dégrade », etc., etc.
« Pas une gueule de déprimé ! »
Avec ce discours Serge Grouard a réussi à faire parler de lui, y compris au niveau national sur des ondes ou des journaux amis. Loin de provoquer une vague de rejet ou d’indignation, ces « non vœux » auraient au contraire entraîné un « effet waouh » : « J’ai reçu des dizaines de milliers de messages (…) qui étaient positifs à 98%, c’était impressionnant en me reconnaissant comme celui qui disait la vérité ». Alors que les « partis politiques sont cuits » le maire craint des vagues de submersion montant de la base : « Il y a un vrai ras le bol, cela ne s’arrêtera pas, la mobilisation des agriculteurs n’est que le début ». Décliniste ce discours ou déprimé ? « Est-ce que j’ai une gueule de déprimé ? », se demande Serge Grouard. « Car à cette crise il y a des solutions » dont on peine cependant à voir l’esquisse…
Objectif municipales 2026 ?
À moins que la réponse n’émane d’abord du terrain avec les investissements menés par les élus locaux. En ce sens, « 2024 sera une belle année active à Orléans ». Et d’effeuiller un agenda bien chargé avec le Tour de France, le passage de la Flamme olympique, de grands événements notamment sportifs à CO’Met qui a accueilli en un an 450 000 spectateurs dans 95 événements. L’année sera aussi marquée par le lancement ou la poursuite de grands chantiers : le déménagement en 2026 de la Faculté de Droit à Madeleine, la montée en puissance de la Faculté de médecine, la requalification des Mails, la restructuration des Halles Châtelet. De gros chantiers qui laissent peu de temps à Serge Grouard pour penser aux municipales de 2026. Quant à ceux qui verraient dans ses vœux ultra droitiers un message pour couper l’herbe à une probable liste du Rassemblement national en 2026 (contrairement aux derniers scrutins où le RN était absent), Serge Grouard répond par un simple et laconique « grotesque ». Il est décidément bien au-dessus de ces contingences électorales…
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