Le Département du Loiret a récemment dévoilé les résultats d’une enquête d’opinion menée par l’IFOP, offrant ainsi un regard sur la perception des habitants à l’égard de l’action départementale. Ces résultats révèlent un tableau nuancé entre satisfaction générale et préoccupations spécifiques de la population loirétaine. Alors selon vous, le Loiret fait-il bien son boulot ?
Par Mael Petit
On sait que les Français sont attachés à l’identité locale de leur territoire. D’ailleurs ils se définissent avant tout comme des habitants de leur commune ou de leur département avant de s’identifier à leur région. Rien d’étonnant alors de constater que sept Loirétains sur dix revendiquent un attachement particulier à leur département. Plutôt chauvin le Loirétain ? En-tout-cas, il l’est bien suffisamment si on s’en réfère à la moyenne nationale. Mais qu’en est-il sur le plan politique et plus particulièrement vis à vis de l’action du Conseil départemental ?
Après bientôt trois années de mandat, le Département a souhaité « prendre la température » auprès de sa population quant à la perception et l’appréciation de son action et des projets menés sur le territoire. Une variation du mercure constatée à travers une enquête confiée à l’IFOP qui a sondé à l’automne 2023 un échantillon de 800 personnes aux profils bien différents. Une première depuis 2014, date du dernier sondage de la sorte, qui permet d’observer l’évolution sur la dernière décennie. Histoire aussi d’affiner sa politique lors de la deuxième partie de mandat à venir ? « Ces résultats pourraient orienter différemment notre façon de faire mais sans renier nos convictions politiques », calme d’emblée Marc Gaudet le président du département. Mais au vu des 81 % qui s’affichent satisfaits de l’action départementale (supérieur à la moyenne nationale), on voit mal ce qui pourrait l’inciter à faire autrement.
La santé comme priorité, les maisons de retraite en point noir
Pas vraiment une surprise dans le Loiret, historiquement terre d’une droite qui a la mainmise sur le Conseil départemental. Les résultats de cette enquête viennent surtout conforter l’exécutif même s’ils révèlent de nouvelles préoccupations pour la population. Des points noirs à ne pas négliger comme la défiance vis à vis de sa politique d’entretien et de modernisation des maisons de retraite dont un Loirétain sur deux se montre insatisfait. Une tendance que le département préfère évacuer sur le compte « du contexte national » et notamment le scandale provoqué par l’affaire Orpea qui viendrait « ternir » les efforts et l’action départementale. « Nous devons aussi communiquer plus efficacement sur ce sujet », tente de rassurer Marc Gaudet.
Dans la continuité du volet retraite, 66 % des Loirétains s’affichent satisfaits de la politique d’aides en faveur du maintien des personnes âgées à domicile, soit une chute de 7 points par rapport à 2014. Nouvelle chute de 7 points (61%) en ce qui concerne les aides en faveur des personnes en difficulté (ex : RSA), sujet auquel la collectivité répond notamment avec son dispositif d’insertion et coaching professionnel « 3 mois pour un job ». Dernier point d’attention : la baisse de confiance relative (78%, – 6 points) en la volonté du département à bien entretenir les collèges sur son territoire. Avec les maisons de retraite, les aides aux familles et le secteur de l’enfance, cela fait partie des attentes majeures des habitants. Des Loirétains surtout préoccupés par l’offre de soins et la santé (la priorité des priorités pour 90% des sondés, record national), bien que ce ne soit pas une des principales compétences de la collectivité qui tient tout de même à rappeler son Plan Priorité Santé. Mais avec un désert médical tel que le Loiret, les habitants et d’autant plus les ruraux en font leur principale inquiétude.
Le Montargois un peu moins “fan” de la politique Gaudet
Au final peu de nouveaux enseignements à extraire véritablement et difficile d’imaginer des conséquences notables à venir sur la suite de ce second mandat pour le Conseil départemental. Si ce n’est peut-être que le président du Loiret pêche quelque peu dans l’incarnation de la présidence de sa collectivité. Seulement 1 Loirétain sur 3 connait son identité et peut-être encore moins son nom ou son visage. Peu coutumier des sorties médiatiques provocantes à la différence de certains collègues élus, il entretient plutôt l’image d’un élu consensuel à la politique qui contente à peu près ¾ des Loirétains selon encore une fois cette enquête IFOP. Certes un peu moins dans le Montargois en comparaison du Giennois, de l’Orléanais ou de son fief du Pithiverais. « Cela montre que nous sommes sur le bon chemin mais il y a un réel travail à faire à l’est en restant vigilant face à la montée du RN », reconnait-il. Avec ses élus, le président du département promet de renforcer sa présence et son attention sur ce territoire dont il est vrai que les habitants se considèrent souvent isolés et oubliés par la préfecture départementale. Mais là encore c‘est un enseignement qui n’a rien de nouveau.