Après la simulation d’impact visuel réalisée ce vendredi 12 janvier par le préfet d’Indre-et-Loire, quid de l’avenir de ce projet d’implantation de quatre éoliennes, à 15,3 km du château d’Amboise, dans la campagne tourangelle à Auzouer-en-Touraine ?
Par Jean-Luc Vezon
On se souvient des craintes exprimées publiquement par Stéphane Bern, administrateur du château royal d’Amboise, propriété de la Fondation Saint-Louis et de son directeur Marc Metay, en octobre dernier, jugeant ce projet comme une menace sur l’environnement au nom de la défense du patrimoine du Val de Loire classé au patrimoine mondial.
Une Association de défense de l’environnement de la Gâtine tourangelle (ADEGT) avait également fédéré les opposants au projet, porté par la société Innergex et touchant cette commune du Castelrenaudais. Nuisance visuelle, risque de précédent et de contagion au château de Chaumont-sur-Loire tout proche, pollution lumineuse : les arguments avancés étaient nombreux.
Pour se rendre compte de l’impact, le préfet d’Indre-et-Loire Patrice Latron a donc organisé un test grandeur nature avec le positionnement de deux ballons représentant le moteur et le bout des pales des éoliennes. D’une longueur de 12 mètres sur deux de diamètre, les deux ballons captifs, gonflés à l’hélium, ont dont pris position à 142 m et 87 m de hauteur sous un ciel voilé.
« Il faut une paire de jumelles pour les voir », aurait déclaré Patrice Latron selon nos confrères de la Nouvelle République en se montrant rassuré « pour les visiteurs du château royal et pour le patrimoine mondial ». De son côté, le directeur général d’Innergex rejetait les craintes légitimes des opposants et ne voyait plus d’obstacle au projet.
Le président de l’ADEGT était plus circonspect jugeant que par temps clair, « il n’y a pas besoin de jumelles ». De plus, l’opposant soulignait la non prise en compte des flashs lumineux lancés par les éoliennes toutes les trois secondes. Visibles notamment la nuit, ils constituent ce que l’on appelle « l’effet stroboscopique ».
Alors que sur place, un huissier de justice était présent mandaté par les opposants, un rapport d’expertise sera établi et la décision préfectorale devrait être rendue en février prochain. Sera-t-elle favorable aux opposants ? Rien n’est certain compte tenu de ce test, réalisé par la société Phodia, et jugé réussi par la préfecture…
Plus d’infos autrement sur Magcentre : L’Indre rurale, malade de ses éoliennes
Épuisay, un autre projet controversé
Dans cette commune de 800 habitants en Loir-et-Cher, un autre projet éolien (4 éoliennes de 135 m de haut aux lieux-dits La Cailletière et Beauregard) suscite la colère des habitants réunis au sein de plusieurs associations. Contesté en justice, il a fait l’objet d’une version modificative par le promoteur (JP Energie Environnement) pour le rendre compatible avec la biodiversité.
« Si ce dossier venait à être accepté, les nouveaux projets éoliens apparus à Azé-Mazangé et tout récemment à Danzé-Épuisay le seront très probablement. C’est le syndrome du bambou » précisait à Magcentre.fr Arnaud Soulié, président de SOS-EVADE alors que la nouvelle enquête publique s’est achevée vendredi 12 janvier. Le commissaire enquêteur devant rendre ses conclusions dans quelques semaines après avis des neufs conseils municipaux concernés.
Nadine Nivault, habitante de Savigny-sur-Braye, constatait de son côté le risque de défiguration du paysage dans les jolies vallées toutes proches de Fortan et Mazangé, mais aussi l’impact sur la santé publique (effet stroboscopique, ondes perturbant humains et élevages agricoles), la faune sauvage et la dévalorisation de la valeur des habitations.