La réputation de La Rêveuse n’est plus à faire. Cet ensemble de musique baroque propose de nombreux concerts sur les scènes locales comme internationales, produit des enregistrements réguliers salués par les plus belles distinctions, et sait diversifier ses actions musicales. Ce jeudi 11 janvier, c’est Londres 1740 et le jardin de Vauxhall qui ont été le théâtre d’une musique enchanteresse, rendue vivante par la virtuosité des interprètes comme par les explications passionnantes de Florence Bolton.

La Rêveuse en concert salle Jean-Louis Barrault au théâtre d’Orléans. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis
Ils sont cinq, quatre instrumentistes et une soprano, et ils nous emmènent d’emblée vers l’atmosphère musicale de Londres en 1740. C’est précis, c’est ciblé, c’est argumenté, et cela fait suite à deux autres programmes enregistrés par La Rêveuse, Londres 1700 et Londres 1720. On apprend que Londres 1760 est en cours, mais ce sera une autre histoire.
La création musicale autour de Georg Friedrich Haendel
Le compositeur phare de l’époque est Haendel. Il compose, dirige, régule la vie musicale. Mais la création va bien au-delà, et le concert de la Rêveuse nous dévoile tous les aspects d’une vie londonienne, qu’elle soit politique, économique, artistique. Et le centrage sur ce jardin de Vauxhall, aujourd’hui restreint à une petite pelouse fréquentée par les chiens du quartier, évoque les compositeurs qui, de Thomas Arne à James Oswald en passant par les Italiens, l’Ecosse ou l’Irlande, montrent la richesse d’une période en pleine évolution.
Des interprètes de haut niveau
La musique met en valeur les instruments, avec leurs timbres adaptés au répertoire. Florence Bolton passe du pardessus de viole à la viole de gambe, Benjamin Perrot excelle au théorbe comme à la guitare baroque, Olivier Riehl joue sur un traverso ou sur une flûte sopranino pour accompagner la belle voix de Laura Holm, soutenus par Jean-Miguel Aristizabal au clavecin.
Le programme est varié, comme ces jolies ballades de Thomas Arne où les couplets sont accompagnés au clavecin ou théorbe avant les refrains en tutti et un étonnant unisson flûte/pardessus de viole du plus bel effet.
Haendel est évoqué à travers une magnifique sonate en trio, avec un superbe troisième mouvement lent, ou un air de l’opéra Alcina qui met en valeur les jolies couleurs vocales de la soprano Laura Holm.
Les airs écossais de James Oswald ou William Thompson remportent un beau succès, montrant une musique entrainante qui donne envie de danser.
Une musique partagée
Les explications de Florence Bolton sont un véritable cadeau dans un concert qui prend sens à travers les éléments contextuels comme les anecdotes glissées avec un clin d’œil, et montrent la démarche de La Rêveuse qui tient à partager la musique qu’elle découvre. L’on sait l’intérêt des deux co directeurs musicaux de l’ensemble pour explorer, mettre en scène et développer la musique qu’ils aiment. On sait aussi leur démarche pédagogique avec les ateliers de musique ancienne qu’ils animent, les concerts qu’ils partagent avec divers ensembles et leur participation aux Cités éducatives avec des projets en milieu scolaire.
Avec ce naturel, passion et engagement, la musique devient une évidence pour l’auditeur et le concert du 11 janvier a une fois de plus, été placé sous le signe de la rencontre et du pur plaisir.
Pour en savoir plus :
https://ensemblelareveuse.com/fr/
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