La désertification médicale touche tout le territoire national. Chaque commune essaie d’attirer des médecins, quitte à débaucher ceux des territoires voisins. En région Ile-de-France, une commune de la Seine-Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine, a trouvé une solution afin que sa population bénéficie à nouveau d’un accès aux soins de proximité et de qualité.
Par Jean-Paul Briand.
Les activités médico-chirurgicales des hôpitaux Bichat et Beaujon de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) seront prochainement regroupées sur un site unique à Saint-Ouen-sur-Seine. Une structure réunissant l’enseignement et la recherche en médecine de l’Université de Paris et de médecine bucco-dentaire pour l’ensemble de l’Ile-de-France sera intégrée dans ce nouveau Campus hospitalo-universitaire Saint-Ouen Grand Paris.
Afin de lutter contre la désertification médicale, la ville de Saint-Ouen met à profit l’arrivée de ce complexe hospitalo-universitaire qui devrait accueillir à terme près de 12 000 étudiants.
Une convention entre l’Agence régionale de santé (ARS), la ville de Saint-Ouen et l’AP-HP va ainsi permettre à des praticiens hospitaliers de consulter hors de leur établissement : Chaque semaine et durant plusieurs après-midi, ces médecins de différentes spécialités, vont exercer au tarif conventionnel (secteur 1) dans un centre de santé de la ville. Cette expérience est complétée par une équipe mobile de gériatrie.
L’offre de soins est ainsi renforcée localement, le lien entre médecins libéraux et médecins hospitaliers se solidifie et l’hôpital devrait être désengorgé.
Alors que dans le Loiret le tout nouvel hôpital universitaire s’organise, la désertification médicale s’amplifie. Il serait sans doute profitable que la métropole orléanaise s’inspire de cette expérience (numéro décembre 2023/janvier 2024) qui préfigure peut-être un nouveau mode d’accès aux soins et de partenariat entre ville et hôpital.