Après Dubaï il y a quelques semaines, la lutte contre le réchauffement climatique passe par la région Centre-Val de Loire. La future COP régionale qui doit être adoptée fin 2024 va associer tous les acteurs autour d’objectifs concrets et quantifiables.
Par Jean-Jacques Talpin
Depuis la conférence de Paris en 2015 sur les changements climatiques, l’acronyme COP (« Conférence des Parties ») est rentré dans le vocabulaire courant. La dernière COP tenue il y a quelques semaines à Dubaï a rassemblé une bonne partie de la planète autour d’enjeux globaux. Mais encore faut-il que ces grands objectifs pour lutter contre le réchauffement climatique soient repris à leur compte par chaque pays et surtout par chaque acteur dans les territoires. C’est pourquoi le gouvernement a demandé à ce que des COP régionales soient élaborées dans chaque région. Certaines ont déjà défriché le terrain comme le Centre-Val de Loire qui travaille sur cette COP depuis 2019 alors que le département du Loiret lui aussi s’est engagé dans la démarche.
Pour atteindre de grands objectifs (réduction de 30% des émissions des gaz à effet de serre d’ici à 2030 et neutralité carbone en 2050), il s’agit désormais « d’aller plus loin et plus fort ». « Il faut se retrousser les manches » comme l’a souhaité ce lundi 8 janvier à Orléans Sophie Brocas la préfète de région qui participait au côté de François Bonneau, le président du conseil régional, à la réunion de lancement de la « planification écologique dans les territoires ».
Une COP validée par « concertation citoyenne »
Comme le dit François Bonneau en bon français il faut adopter le « bottom up » ou encore une méthodologie partie de la base pour rejoindre le sommet. Il s’agit d’abord d’établir un calendrier pour cette COP qui devrait être adoptée en fin d’année. A l’image d’Orléans, des réunions auront lieu dans les cinq autres départements. A la suite, six groupes de travail vont être constitués autour de grandes thématiques : nourrir, loger, produire, se déplacer, forêt, biodiversité. A charge pour ces groupes d’établir un diagnostic et surtout d’avancer des propositions concrètes. « On ne part pas de rien, a souligné la préfète, les initiatives sont déjà nombreuses ». Trois ont notamment été mises en exergue ce lundi : la société Intact qui innove sur les engrais verts à base de protéagineux, l’entreprise de matériel agricole John Deere installée à Saran près d’Orléans ou encore l’aménagement urbain dans le village de Vieilles-Maisons-sur-Joudry. A la suite de ces travaux, des réunions départementales et une « concertation citoyenne » permettront de valider des propositions.
« Pas de bla-bla, des résultats ! »
Pour cela tous les acteurs de terrain vont être mis à contribution : collectivités, entreprises, agriculteurs, associations, et habitants qui doivent s’approprier cette COP. « C’est une démarche enthousiasmante et exaltante » s’est réjoui François Bonneau qui a rappelé combien la Région était engagée dans cette démarche notamment à travers les investissements dans les mobilités non carbonées en préservant les petites lignes ferroviaires ou en étudiant la réouverture d’Orléans-Châteauneuf. « L’argent est disponible a martelé Sophie Brocas. Il y a 40 milliards par an au niveau national mais il faut des projets de terrain ». Des projets qui doivent être quantifiables, mesurables, et évaluables. Bref : « Pas de bla-bla mais des résultats ». La préfète se met d’ailleurs déjà à rêver d’un Centre-Val de Loire « région pionnière la plus verte qui donne envie aux jeunes d’y rester » !
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