L’examen par l’Assemblée nationale de la brûlante loi immigration a pris fin dans la soirée du mardi 19 décembre. Digne d’une triste pièce de théâtre à rebondissements, il aura permis de révéler les fractures au sein de la majorité sur la question de l’immigration, symbolisées par le vote de certains députés issus du Centre-Val de Loire.
Par Mael Petit
Après plusieurs jours de débats et d’ajustements, le texte a été soumis au vote, révélant une diversité marquée dans les positions des députés. Le projet de loi a été adopté avec 349 voix pour et 186 voix contre, et 38 abstentions. Grâce à l’union entre Les Républicains (LR), le Rassemblement National (RN) et la majorité, avec 59 voix manquantes au sein de cette dernière, résultant de votes contre et d’abstentions.
Et dans la région Centre-Val de Loire, les votes ont parfois varié, reflétant les divergences au sein des partis. En Eure-et-Loir par contre, pas de surprise en notant le joli carton plein des quatre députés de droite qui ont voté en faveur du texte avec le président du groupe LR à l’Assemblée Olivier Marleix en chef de file, masquant à peine son sourire et son plaisir dans les couloirs du Palais Bourbon. « La droite Pasqua est de retour », se pavanait-il visiblement nostalgique d’une politique du passé. C’est le cas également dans l’Indre avec François Jolivet (Horizons et apparentés) et Nicolas Forissier (Les Républicains) ou encore en Loir-et-Cher où Mathilde Desjonquères (Modem), Christophe Marion (Ren) et bien évidemment Roger Chudeau (RN) ont offert leur vote pour le texte.
La majorité divisée en Indre-et-Loire et dans le Loiret
Dans le département du Cher, les députés François Cormier-Bouligeon (Ren) et Loïc Kervran (apparenté Horizon) ont eux aussi soutenu le texte, tandis que Nicolas Sansu (Nupes) s’est logiquement exprimé contre.
En revanche, l’Indre-et-Loire a vu des divergences ressortir. A l’image du député écologiste Charles Fournier, la députée Fabienne Colboc (Renaissance), pourtant issue de la majorité, a voté contre en raison de « ses convictions et valeurs personnelles », contrairement à ses collègues Daniel Laboronne (Ren) et Henri Alfandari (Horizon apparenté) qui ont voté en faveur. Sabine Thillaye (Modem) de son côté a eu “le courage” de s’abstenir.
Enfin, dans le Loiret, les députés RN et ceux de la majorité ont soutenu “leur” projet de loi. Tout comme les députés Renaissance, la bonne élève Stéphanie Rist en tête, elle qui suit depuis son entrée dans l’assemblée en 2017 les consignes du gouvernement avec discipline et grande rigueur, se rêvant sans doute au premier rang ? Ce qui n’est pas le cas de sa collègue Caroline Janvier, seule députée du département à sortir des rangs en votant contre une loi qui
« valide les thèses de l’extrême droite »,
s’est-elle justifiée à l’Humanité avec lucidité.
A noter qu’au Sénat, seuls les deux sénateurs PS, Roiron (Indre-et-Loire) et Chaillou (Loiret), ont voté contre lors du passage du projet de loi à la chambre haute.
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