L’association éponyme, créée dans le Saint-Amandois, veut donner du grain à moudre dans la réflexion. C’est dans un moulin nouvellement remis en état qu’a eu lieu la première exposition documentaire « From Normandy to Berry » de l’association des sœurs Alexandra, la Berrichonne, et Angèle, la Normande. Une exposition de transmission entre humains et territoires.
Par Fabrice Simoes
Il est des gens qui tartinent leur confiture culturelle et leurs diplômes universitaires vérifiés, ou pas, sur les réseaux sociaux, sur tous les supports possibles et inimaginables. Il est des gens qui utilisent leurs inscriptions dans de grandes écoles pour se parer de réalités alternatives flatteuses. Il en est ainsi de ces gens qui méritent vraiment que l’on ne s’intéresse pas à eux. Il en est d’autres qui ne font pas de bruit mais dont on devrait s’attarder sur les parcours, sur la démarche, sur les volontés d’avancer et de construire… La création de l’association Perspective(s), par Alexandra Adam et de sa sœur Angèle, en est un parfait exemple.
Entre la plus âgée, Alexandra, référente autonomie et habitat pour France Loire, un master de philosophie en poche – son mémoire la mélancolie comme processus de radicalisation a été présenté en juin 2022 – et actuellement doctorante au Centre Interdisciplinaire de Recherches sur les Langues et la Pensée de Reims, et Angèle, la plus jeune, en terminale dans la filière technicien en étude du bâtiment, l’alchimie créée n’est pas seulement affaire de liens familiaux mais aussi de volonté de « mise en lien » du monde dans son entièreté. Les frangines ont profité du week-end des journées du patrimoine de l’automne dernier pour présenter, au moulin de Pondy, dans le Cher, à quelques encablures de l’Allier, la première action de leur association du Sud Cher. Une exposition documentaire, « From Normandy to Berry », de photographies de presse, réalisée et bâtie à partir de documents de la présidente de l’association Alexandra, et de photos de la vice-présidente, Angèle.
Deux régions, une exposition et des ateliers
C’est à travers ces illustrations de reportages, entre Presse de La Manche et Écho du Berry, en passant par Magcentre.fr – le pure player web qui s’affiche comme un format papier – que le public a pu rencontrer le moulin et ses propriétaires. Une exposition comme un lien tissé par Alexandra dont le passage au préalable par la presse spécialisée en sciences humaines et sociales aide à nouer les fils. L’exposition des sœurs Adam se voulait une liaison entre le lieu et le monde hors ses murs. « Notre objectif est de mettre en avant des lieux peu ou pas connus du grand public, et qui peuvent même parfois paraître inaccessibles. Perspectives(s) fonctionne comme une mise en lien, comme une mise en connexion, un relais… », explique Alexandra.
Lors de leur passage automnal, les visiteurs ont appris que le moulin avait été laissé à l’abandon durant une quinzaine d’années et racheté en mars 2021 par Justine et Ludovic Béziau-Masset. Ils ont découvert que c’était la première fois qu’il était ouvert au public à l’occasion des journées européennes du patrimoine. Ancien moulin à farine, il fonctionne par mécanisme hydraulique, et même s’il n’apparaît que sur le cadastre de 1830, il est sans doute plus ancien. Si au temps de sa splendeur, le moulin fonctionnait grâce à l’Auron dont les eaux passaient en dessous de la bâtisse, la rivière est aujourd’hui déviée et longe le moulin et une association, l’Association pour la sauvegarde et la redynamisation du moulin du Pondy, a été créée. Une expo mène décidément à d’autres découvertes…
Après ces premiers pas officiels, véritables passages de témoin en images, « From Normandy to Berry » est désormais visible dans une maison d’hôte saint-amandoise qui a dédié ses murs à la promotion des artistes locaux. Une fois encore pour entrer dans le domaine de mise en lien. L’association ne compte pas en rester là. Elle envisage de créer des ateliers de communication. « C’est un bon moyen pour permettre de partager ces domaines pour aider les territoires, les structures, les gens », explique la présidente qui espère profiter de ses propres travaux pour un séminaire avec son université pour les reproduire en terre saint-amandoise. « Comme c’est un truc de niche, de fait l’accès est compliqué hors des structures universitaires mais l’idée serait de la proposer sur notre territoire », assure-t-elle.
Mais ça, ce sera pour après les fêtes …
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